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© AFP/JONATHAN NACKSTRAND
La Française Allison Pineau
(g) exulte après avoir marqué dans les dernières secondes face à l'Espagne à l'Euro féminin de hand, le 10 décembre 2016 à Göteborg
Neuf buts contre l'Espagne, le dernier d'un tir de 30 mètres à l'ultime seconde: Allison Pineau , même diminuée par des douleurs à la cheville, s'arrange pour être décisive à l'Euro-2016, où les Françaises feront un grand pas vers les demi-finales en battant la Suède lundi à Göteborg.
Des actions cruciales à la sirène, Pineau en avait déjà réussi. "En Ligue des Champions l'année dernière, et déjà contre l'Espagne, pour le match nul, aux jeux Olympiques de 2012. Mais de but à but jamais. C'était de la folie!", raconte l'arrière, revenue en France à Brest cette saison après avoir beaucoup bourlingué en Europe centrale (Slovénie, Macédoine, Roumanie).
Il fallait être lucide et précise pour, en un éclair, expédier le ballon de l'espoir dans la cage laissée vide, les Espagnoles, pour arracher la décision, ayant changé leur gardienne par une joueuse de champ supplémentaire. Et aussi avoir un brin de réussite. "La chance fait aussi partie du parcours. Samedi soir, on a eu beaucoup, beaucoup de chance", reconnaît-elle.
Sa contribution à cette victoire indispensable (23-22) ne s'est pas limitée à cet incroyable dénouement. Avec les tirs de loin d'Alexandra Lacrabère (6 buts), c'est son sang-froid aux jets de sept mètres (sept penalties réussis sur sept) qui a maintenu la France à flot dans la tempête.
Pourtant, Pineau est en souffrance depuis le début de l'Euro, loin du niveau qui lui avait valu d'être désignée meilleure arrière gauche des jeux Olympiques de Rio.
"Je sortais de deux matches catastrophiques. Contre l'Allemagne (victoire 22-20), j'ai eu des occasions mais j'étais en échec au tir. Contre la Hollande (défaite 18-17), c'était de la bouillie. Ce n'était pas beau du tout. J'étais l'ombre de moi-même sur le terrain", dit la joueuse, auteur de deux buts seulement en trois matches (avec celui gagné contre la Pologne) au premier tour à Kristianstad.
- Pas de panique -
Cette athlète longiligne d'1,81 m ne peut pas exploiter à fond ses qualités physiques, à cause de la douleur, sur laquelle elle ne veut pas s?appesantir, même si elle reconnaît qu'il est "plus facile de faire de bonnes choses quand tout est en accord, la tête et les jambes".
"Je ne suis pas dans ma meilleure forme mais je suis là quand même. Je sais ce que je suis capable de faire ou pas. Je garde la faculté d'être présente dans les moments importants. Je ne m'affole pas parce que j'ai fait deux mauvais matches ou parce que je ne suis pas au niveau d'il y a quatre mois. Ce n'est pas la panique. J'ai dix ans d'expérience et je m'appuie là-dessus", dit la joueuse de 27 ans, qui fut un talent très précoce.
Depuis le début de l'Euro, la priorité, c'est la défense, le point fort de toujours des Françaises. "Je peux plus facilement me focaliser sur ce secteur parce que je sais qu'en attaque j'apporterai moins. C'est un partage des tâches qui ne pose pas de problème", dit-elle.
Pineau aborde en confiance le match contre la Suède, à gagner absolument, comme celui de mercredi face à la Serbie, pour se hisser en demi-finales. "On a eu des résultats très positifs contre cette équipe. J'ai le sentiment qu'on est capable de les battre car c'est un style de jeu rapide qui nous va bien. On pourrait dire que la Suède est favorite parce qu'elle joue devant son public, mais à côté de ça toute la pression est sur elle", pense-t-elle.