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© AFP/Javier Soriano
Alain Portes
entraînant l'équipe masculine de handball de Tunisie lors du Mondial le 20 janvier 2013 à Saragosse en Espagne
Par sa personnalité et sa philosophie, Alain Portes , le nouveau sélectionneur de l'équipe de France féminine de handball, qui participe au Mondial à partir de vendredi en Serbie, a très vite apprivoisé ses joueuses, auxquelles lui-même s'est déjà attaché.
Prendre la succession d'un monument comme Olivier Krumbholz , qui en 15 ans avait grandement contribué à faire sortir le handball féminin français de l'ombre avant d'être débarqué par la Fédération, n'avait rien d'aisé.
Mais après avoir été nommé en juin, et avoir dirigé ses premiers matches en octobre lors des qualifications pour l'Euro-2014, Portes, 52 ans, médaillé de bronze olympique en 1992 avec les "Barjots", a immédiatement suscité l'adhésion.
Subtilement, il a commencé à imposer sa griffe, sans faire table rase du passé mais sans hésiter non plus à préparer l'avenir, s'étant vu confier pour mission d'apporter au handball féminin une première médaille olympique.
L'une des premières décisions, symbolique, de l'ancien entraîneur des équipes féminines et masculines de Nîmes a été d'exiger que ses joueuses portent toutes la même tenue en sélection.
'Quelqu'un de calme'
"Il est attaché à cette discipline", souligne Allison Pineau , qui comme toutes ses coéquipières a été frappée par la "sérénité" de celui qui s'occupait depuis 2009 de l'équipe nationale masculine de Tunisie.
"C'est ce qui se dégage de sa personnalité : c'est quelqu'un de très calme, très serein", insiste la demi-centre. "Et c'est la première chose qu'il a apportée à ce groupe. C'est vraiment sa marque de fabrique : de savoir ce qu'on a à faire, comment le faire."
"Moi, je le connaissais avant donc je n'ai pas été surprise", explique la gardienne Amandine Leynaud . "C'est quelqu'un de calme et de posé qui dit les choses sereinement. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'est pas capable de hausser le ton."
La transition avec Krumbholz s'est faite en douceur. Les deux hommes se vouent un respect réciproque. Et la plupart des joueuses n'ont pas oublié tout ce que celui-ci leur a apporté.
"Olivier, c'est quelqu'un pour qui j'ai beaucoup de respect, car sans lui le handball féminin n'en serait sans doute pas là", estime Pineau. "C'est une erreur de les comparer. Ils ont deux personnalités différentes et ils apportent des choses différentes."
Après seulement une vingtaine de jours de travail en commun, Portes a déjà fait évoluer le jeu des Tricolores, avec l'envie de le rendre plus spontané, plus créatif, et un maître mot : "se faire plaisir".
'Je suis conquis'
Il a fait beaucoup rire ses ouailles en affirmant qu'un "jour de match doit être comme un jour de fête". Mais derrière les sourires, le message est bien passé.
"J'ai l'impression de connaître ma première sélection, parce que tout est nouveau et on aborde ça avec beaucoup d'excitation. On est impatiente, comme une première fois, en fait", remarque l'ailière Siraba Dembélé.
Le nouveau patron des Bleues s'est lui-même vite laissé charmer par son groupe. "Je ne m'attendais pas à voir des filles aussi bien", avoue-t-il. "De l'extérieur, j'avais l'impression qu'il y avait des clans. Mais je me suis trompé."
"Ce sont des filles qui vont les unes vers les autres, qui ont des valeurs qui me plaisent", apprécie-t-il. "Elles sont humbles, dans l'ensemble. Elles sont généreuses vis-à-vis de leurs partenaires. Si elles ont des états d'âme, elles sont assez fortes pour les masquer."
"On m'en avait dit du bien, mais à ce point là, je suis assez conquis", dit-il. "En plus, je suis un entraîneur qui ne fonctionne que s'il aime ses joueurs ou ses joueuses. A chaque fois que la relation n'est pas terrible, je n'arrive pas à donner ma plénitude. Aujourd'hui, j'ai envie de dire que j'aime mes joueuses."