Happy Birthday : |
© AFP/Philippe HUGUEN
L'équipe de France de handball fête sa victoire contre l'Islande avec ses supporters dans le stade Pierre-Mauroy à Lille, le 21 janvier 2017
Au lendemain de la qualification pour les quarts de finale du Mondial-2017 de handball devant 28.000 spectateurs, le meneur de jeu des Bleus Nikola Karabatic a expliqué dimanche ne pas ressentir la pression et juge que "le public est une force".
Q: Est-ce la pression, avec 28.000 spectateurs présents au stade Pierre-Mauroy, qui peut expliquer votre entame difficile samedi en huitièmes de finale contre l'Islande ?
R: "C'est vrai qu'avant cette compétition, je me suis dit que ça allait être dur au niveau de la pression car on joue chez nous, on est très attendu. Au final, je ne ressens pas cette pression, même moins que lors des autres compétitions que j'ai jouées. Le public est une force en plus. Je me sens bien sur le terrain et pour l'instant je vois plutôt le côté positif de jouer à la maison. Je sais qu'on est attendu, que je suis attendu, mais je n'ai rien à prouver aux autres. J'ai de longues années et des titres derrière moi donc la pression c'est mon amie, elle est là tous les jours avec moi, maintenant je sais comment évoluer avec elle."
Q: Est-ce que la blessure de votre frère Luka, qui a dû quitter le groupe, vous a affecté ?
R: "Sur le coup j'étais très triste, très touché car on se prépares toute une vie pour vivre des moments comme ça et on se fais une blessure à la con... Je me suis rendu compte que ça pouvait arriver à n'importe qui, à n'importe quel moment, que moi aussi je pouvais me blesser et ça m'a fait plus prendre conscience de la chance que j'avais et qu'on avait de vivre ce moment-là et qu'il fallait en profiter à fond."
Q: Comment avez-vous évacué la défaite en finale des JO ?
R: "On apprend au fur et à mesure d'une carrière à relativiser, à prendre un peu de recul et à voir plus loin. C'est sûr que c'est dur, j'aurais aimé plus que tous mes autres coéquipiers gagner cette finale des jeux Olympiques. Mais après je repense à tout ce qui s'est passé avant, aux autres finales qu'on a gagnées et à nos adversaires qui ont dû surmonter ce genre de déception. C'est dur car ce match était à notre portée, il nous a manqué très peu de choses. On aurait dû tuer le match en première mi-temps. On ne l'oublie pas, chacun fait ce qu'il veut avec, puiser de la motivation ou de la confiance, mais il faut passer à autre chose."
Q: Est-ce un surcroit de motivation ?
R: "Pour moi non. On a gagné huit titres avant cette finale des jeux Olympiques et quand on la perd, tout le monde nous parle de cette finale perdue et oublie tout le reste. On peut perdre à tout moment donc il faut aller de l'avant et ne pas se penser supérieur aux autres parce qu'on a une histoire riche en titres."
Q: Est-ce que ça vous agace qu'on oublie ce que vous avez réussi avant ?
R: "Non, ça ne m'agace pas, c'est comme ça le sport: tout ce que tu as fait avant est tout le temps remis en question. Je pense que tous les sportifs français, à part Teddy Riner, signeraient pour ramener une médaille d'argent. Demandez aux basketteurs s'ils n'auraient pas été les plus heureux du monde avec une médaille d'argent ! Pourquoi se tirerait-on dans les pattes et baisserait-on les bras ? C'est une médaille olympique et il faut être fier, c'est là où ça m'agace un peu plus."
Q: Considérez-vous que les gens ne se rendent pas compte de ce que vous avez accompli ?
R: "Un peu. Après c'est notre faute aussi car on a habitué les spectateurs et les médias à ramener tout le temps des médailles d'or et à gagner toutes les finales qu'on jouait. Mais le sport ce n'est pas aussi facile que ça."
Propos recueillis lors d'un point-presse