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© AFP/Pascal Guyot
Le Montpelliérain Nikola Karabatic
lors du match de championnat contre Cesson, à la salle Bougnol de Montpellier, le 29 novembre 2012.
Deux mois après l'affaire des paris truqués, Montpellier et Cesson-Sévigné se retrouvaient jeudi soir pour une rencontre de championnat peu ordinaire, sur laquelle planaient les souvenirs nauséabonds du match qui a créé le scandale, en mai.
Ce n'était pas l'affluence des grands soirs pour cette rencontre disputée en semaine: à peine 2400 spectateurs pour 3500 places dans le palais des sports René-Bougnol. En revanche, la tribune de presse avait fait le plein et surtout le match était diffusé par Canal+ qui en avait fait son affiche de la 11e journée du Championnat de France, signe d'un match pas si ordinaire.
"Je suis surpris que Canal+ ait choisi ce match", commentait en tribune Alain Crach, 57 ans, un abonné de longue date.
Mais il faut dire que même s'il n'y est pour rien, le nom du club de Cesson-Sévigné, ville de la banlieue de Rennes, restera pour toujours associé au plus grand scandale qu'ait connu le handball français.
C'est en effet à l'occasion de la rencontre Cesson-Montpellier du 12 mai, perdue par les Héraultais (31-28), que sept joueurs montpelliérains, dont le champion olympique Nikola Karabatic , sont soupçonnés d'avoir parié sur le score à la mi-temps.
Sur les sept joueurs mis en examen pour escroquerie, trois se trouvaient sur le parquet jeudi soir: Karabatic, Issam Tej et Dragan Gajic . Deux autres, Samuel Honrubia et Mladen Bojinovic , jouent désormais au Paris SG.
Les deux derniers, Luka Karabatic et Primoz Prost, qui ont avoué avoir parié, ont quitté Montpellier respectivement pour Aix-en-Provence et la Slovénie.
"Ils ont joué petit bras"
Le match intervenait d'ailleurs après l'audition, lundi et mardi dans les locaux de la PJ de Rennes, des joueurs bretons ayant participé à la rencontre de mai.
"Les conditions étaient particulières parce que les joueurs ont été entendus cette semaine, a ensuite réagi l'entraîneur breton David Christmann. Il y avait d'autres moyens de le faire et surtout d'autres moments."
© AFP/Pascal Guyot
L'entraîneur de Montpellier Patrice Canayer
(d.) devant son banc, lors du match de championnat contre Cesson le 29 novembre 2012 à Montpellier.
La rencontre commençait plutôt mal pour les Montpelliérains. Malgré le rythme endiablé de la banda, ce sont les Bretons qui menaient contre toute attente, 11 à 7, à la 15e minute.
L'entraîneur Patrice Canayer demandait un temps mort et faisait entrer sa star Karabatic mais Cesson virait en tête (17-16) à la mi-temps, une grosse cote alors qu'une victoire finale de Cesson aurait rapporté 9,30 euros pour un euro misé, contre 1,05 pour la victoire de Montpellier.
"Depuis l'affaire, il y a moins de spectateurs. Et au niveau ambiance, pendant les matches, ce n'est plus la même chose", estimait encore M. Crach, qui aurait été "beaucoup plus sévère avec les joueurs qui ont avoué avoir parié".
Pour un autre spectateur, Lucien Kohl, ancien arbitre fédéral de handball, "s'ils ont perdu à Cesson en mai, il n'y avait rien de suspect, ils ont seulement joué petit bras".
"Mais quoi qu'il arrive, Nikola Karabatic , c'est un Monsieur", a ajouté ce passionné de 70 ans.
Longue à se dessiner, la victoire (35-30), elle aussi presque ordinaire, des Montpelliérains leur permet de recoller à la 2e place du championnat. Le traumatisme de +l'affaire+ semble bien se dissiper.