Happy Birthday : |
© AFP/Javier Soriano
Les handballeurs de l'équipe de France (de g à d) Cédric Sorhaindo, Nikola Karabatic
, Didier Dinart
et Daniel Narcisse
fêtent le titre olympique à Londres, le 12 août 2012
De la plus haute marche du podium olympique à la banquette arrière d'une voiture de police, le handball français est passé par tous les états en 2012, oscillant entre gloire et honte.
Jamais on n'avait parlé autant de handball en France, mais pas toujours en bien. L'année a plutôt mal commencé avec le fiasco de l'équipe de France à l'Euro en Serbie où, pour la première fois depuis huit ans, elle a raté le dernier carré d'un grand tournoi pour échouer à une piteuse onzième place.
Mais ensuite, le rêve. Revancharde, remontée après les critiques de la presse, la bande de Claude Onesta , déjà double championne du monde en titre, est devenue, le 12 août à Londres, la première nation, si l'on excepte l'URSS transformée en Equipe unifiée en 1992, à conserver son titre olympique.
Avec au passage ce verdict définitif du génie croate Ivano Balic adressé à Onesta après la demi-finale: "Vous êtes la meilleure équipe de tous les temps".
C'était l'heure du handball superstar avec, dans la foulée, un lancement en fanfare du Championnat de France, épicé par l'arrivée du Qatar au PSG appelé à devenir très rapidement un grand d'Europe.
Mais le ver était déjà dans le fruit. Il y eut d'abord le démontage du plateau de l'Equipe TV le soir du sacre olympique, amorcé par Onesta en personne, relayé par la star Nikola Karabatic , lui aussi aviné.
Vu les états de service des acteurs en cause, l'incident est presque passé inaperçu au coeur de l'été. Tout juste si l'ancien sélectionneur Daniel Costantini trouvait que cela faisait "déjà un peu désordre".
Mais ce ne fut rien par rapport au tsunami qui allait ravager la belle boutique du handball français, autant admiré pour son état d'esprit que pour ses résultats, avec l'affaire des paris sportifs.
© AFP/Pascal Guyot
Nikola Karabatic
au tribunal de Montpellier, mis en examen dans une affaire de paris sportifs, le 16 octobre 2012
Le début de l'affaire remonte au 12 mai et à un match entre Cesson et Montpellier. Des joueurs montpelliérains sont soupçonnés d'avoir parié sur le score à la mi-temps de la rencontre. Parmi eux, la crème de la crème dont Samuel Honrubia , aujourd'hui au PSG Handball et surtout Nikola Karabatic , la star.
Leur interpellation, suivie de leur placement en garde à vue, le 30 septembre à Paris, a sonné comme une déflagration, faisant l'ouverture des JT télévisés et projetant le handball dans une autre dimension, celle des faits divers. "C'est du reality show. Ca dépasse l'entendement", a soufflé Onesta.
Depuis, la tempête s'est un peu calmée. Interdits de terrain pendant un mois, les joueurs concernés rejouent depuis fin octobre et la levée de leur contrôle judiciaire. Nikola Karabatic a même retrouvé l'équipe de France.
Mais comme six autres joueurs, il est toujours mis en examen et l'enquête continue. Luka Karabatic , qui a avoué avoir parié contrairement à son frère, a été licencié par Montpellier et a trouvé refuge à Aix.
Le même sort menace toujours les autres protagonistes d'une affaire qui empêche toute projection à long terme, y compris pour l'équipe de France qui vise un troisième titre mondial consécutif en janvier en Espagne.
"Le jour où j'ai compris que les paris sportifs allaient arriver, j'ai compris que les emmerdes allaient venir en parallèle", a commenté Claude Onesta au plus fort de la tempête.