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Soso, judoka et danseur hip hop, pose sous le pont Bir-Hakeim face à la Tour Eiffel, le 9 novembre 2016
Du judo au breakdance: Soso, avide de liberté, a délaissé les arts martiaux pour ceux de la danse hip hop sans jamais lâcher la compétition. Samedi, le Français se bat au Japon pour être sacré meilleur b-boy du monde.
A Nagoya, une élite de 16 pros du breakdance (appelés b-boy) s'affrontent en "battle" lors d'un championnat du monde de haut vol, le Red Bull BC One, unique en son genre.
"Le battle, on retrouve ça nulle part ailleurs. Deux personnes en face à face qui s'affrontent, qui peuvent se charrier, se toucher mais sans trop se toucher. C'est tout un jeu de scène", s'enflamme Soso.
Ce Stéphanois de 28 ans a découvert le breakdance en 2000, en regardant des clips à la télé. A l'époque, pas facile de trouver des salles pour apprendre cette discipline liée à la culture hip hop et née dans les rues de New York dans les années 70. Certains disent aujourd'hui que le B de "b-boy" signifie Bronx, ce quartier populaire de New York.
Après un long passage à vide, le breakdance séduit à nouveau et se démocratise. De nombreuses écoles se sont montées.
"Avant, ça se passait dans la rue, puis dans les allées pour avoir un sol plus praticable. Ensuite, ça s'est fait dans les MJC (Maisons de la jeunesse) et maintenant on voit ça dans les théâtres, les opéras, à la télé", raconte Soso, un surnom familial qu'il a choisi pour se créer une identité dans le breakdance.
- Liberté et adrénaline -
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Soso lors d'une démonstration de danse hip hop face à la Tour Eiffel, le 9 novembre 2016
Soso est un artiste et un athlète - il s'entraîne 2 à 3 fois par semaine, des séances de 4 heures en salle. Il a commencé par faire du judo dès l'âge de 6 ans, écumant toutes les compétitions durant de longues années avant de se consacrer exclusivement au breakdance.
"J'aimais les sports de combat mais à un moment j'ai préféré le breakdance parce qu'on n'a pas d'entraîneur et on est vraiment libre d'inventer, de créer nos propres mouvements. Tous les codes des arts martiaux ne sont plus là et j'avais besoin de ça, être vraiment libre".
"A fond dans la compète" depuis toujours, il a été séduit par ce fameux "battle" et n'a jamais cessé d'en faire. "Ce qui me maintient c'est l'adrénaline du battle, la pression du moment".
Soso a choisi de vivre de sa passion et, comme il n'y a pas foison de sponsors dans le hip hop, il a monté sa compagnie Melting Force pour laquelle il est salarié. Entre deux spectacles, il s'éclate en compétition.
"Mon truc c'est les tricks, un mélange de figures acrobatiques, de +powermove+, c'est-à-dire tout ce qui est aérien, sur les mains sur la tête", dit cet homme très réservé dans la vie mais un +warrior+ en compétition.