Happy Birthday : |
© AFP/Hakon Mosvold Larsen
Le Français Martin Fourcade
avec le Gros Globe de cristal de la Coupe du Monde de biathlon, à l'issue de la Mass start qu'il a remportée, le 19 mars 2017 à Holmenkollen en Norvège
Un champion hors normes: déjà assuré d'un 6e sacre consécutif au classement général de la Coupe du Monde, Martin Fourcade a conforté un peu plus sa place dans la légende du biathlon en terminant en beauté dimanche une saison de tous les records, marquée par un 14e succès sur un seul exercice et un 20e Petit Globe.
En remportant la mass start d'Oslo, Fourcade réussit ainsi le tour de force d'égaler la prouesse de la Suédoise Magdalena Forsberg, victorieuse de 14 courses en 2000-2001, et d'effacer des tablettes les 19 trophées par spécialités du l'inusable Norvégien Ole Einar Bjoerndalen .
Rarement un biathlète aura autant dominé sa discipline et mis au supplice ses rivaux, cantonnés au rang de faire-valoir. Mais à un a des JO de Pyeongchang, le double champion olympique est au sommet de son art et a indéniablement frappé les esprits.
Rien ne lui aura résisté cette saison: outre le gain d'un 6e Gros Globe d?affilée, un exploit inédit, et le record de Forsberg, le Français de 28 ans a de nouveau éc?uré le circuit avec un 3e Grand Chelem sur les 4 spécialités (sprint, poursuite, individuel, mass start), comme en 2013 et 2016.
Celui que le patron de l'équipe de France Stéphane Bouthiaux qualifie de "biathlète parfait", capable de ferrailler publiquement avec les Russes sur la question du dopage, est devenu au fil des années l'incarnation de son sport, dépassant même l'incontournable Bjoerndalen.
- 'C'est de ma faute à 100%' -
Son ultime sortie de l'hiver a pourtant failli tourner au gag et il a fallu attendre plusieurs minutes avant d'avoir confirmation de la victoire de l'incontestable N.1 mondial. Victime d'un problème de chargeur en début de course, Fourcade en a reçu un sur le pas de tir de la part de l'un des entraîneurs de tir des Bleus, Jean-Paul Giachino. Une pratique interdite, qui a poussé le jury de la Fédération internationale à mettre sous réserve le résultat final.
Mais le suspense a été de courte durée et le succès de Fourcade a très vite été officialisé. Même si la boulette de l'encadrement était passible de sanction, il aurait été délicat pour l'IBU de priver sa tête de gondole d'une victoire historique et de gâcher sa consécration. Pour éviter toute discussion, Fourcade avait d'ailleurs pris soin d'écraser la mass start qu'il a bouclée par un impressionnant 20/20 au tir et une avance de 17,4 secondes sur le Letton Andrejs Rastorgujevs et de 32,4 secondes sur l'Autrichien Simon Eder , signant le 63e succès de sa carrière.
"C'était une course parfaite si je n'avais pas oublié d'être bête avant de partir, a-t-il déclaré à la chaîne L'Equipe, soucieux d'assumer pleinement la responsabilité du couac du jour. J'ai huit chargeurs au matin d'une course, j'en utilise quatre pour mes réglages, et les quatre autres dans la carabine pour la course. Sauf que ces quatre-là n'étaient pas chargés. C'est une erreur qui peut paraître assez incroyable. La routine a failli me jouer des tours aujourd'hui. Je ne sais pas comment j'ai pu mettre des chargeurs vides dans ma carabine, je ne me l'explique pas. C'est ma faute à 100%".
Un comble pour un champion aussi minutieux et soucieux du moindre détail que Martin Fourcade , qui s'est tout de même dit "super fier" de sa réaction sur la piste.
"C'est l'une de mes plus belles courses, j'avais une marge assez incroyable sur les skis et j'étais concentré au tir, a-t-il ajouté. J'avais envie de ne laisser personne me disputer la victoire, si ce n'est ma bêtise". C'est dire si ses adversaires peuvent se faire du souci pour la prochaine saison.