Happy Birthday : |
Marie Dorin-Habert est le soleil en or du biathlon français aux Mondiaux de Kontiolahti, sourire jusqu'aux oreilles et deux titres de championne du monde en poche six mois après avoir donné naissance à une petite Adèle.
Dans ses rêves les plus fous, l'ancienne baba-cool devenue maman responsable n'avait osé y penser.
Titrée samedi sur le sprint, la Française de 28 ans a remis le couvert lors d'une poursuite maîtrisée de bout en bout, dimanche.
En posant les pieds en Finlande, elle n'avait pourtant jamais connu la victoire en Coupe du Monde depuis ses débuts fin 2007... à Kontiolahti déjà.
- Naissance -
Plus fort encore: en septembre dernier, elle a eu la joie, avec son mari Loïs Habert ancien biathlète et actuel entraîneur de l'équipe de France de biathlon en IBU Cup (second niveau), de voir arriver dans le foyer la petite Adèle.
Un trou dans sa carrière, un déficit de préparation incommensurable à rattraper ? Que nenni.
"Je pense que la naissance de ma fille me fait grandir. Quelque part ça me permet de m'assumer complètement. J'assume plus les résultats et les ambitions que j'ai", confie la Française.
Avant l'arrivée d'Adèle, quasiment jusqu'au dernier moment et malgré un ventre arrondi, elle a continué à s'entraîner. Puis a repris rapidement après.
Marie Dorin-Habert , définitivement, n'est plus la même.
"Le corps a une mémoire de l'effort. Je pense que j'avais beaucoup progressé l'an dernier et je récolte les fruits de mon travail. Je ne veux pas me discréditer mais il y a aussi des adversaires qui sont parties à la retraite. La hiérarchie se reforme et je suis contente de pouvoir compter parmi les grandes de la discipline", analyse-t-elle.
Comme une grande, elle a donc pu savourer son second titre en deux jours, drapeau en main dans la dernière ligne droite.
"J'ai eu le temps de m'en rendre compte pendant la course. Prendre le drapeau ne m'était jamais arrivé. Quand je l'ai pris je me suis dit +Est-ce que c'est bien sérieux ? elles vont revenir derrière+.
Pas de souci pourtant, l'Allemande Laura Dahlmeier et la Polonaise Weronika Nowakowska-Ziemniak complétant le podium à bonne distance.
- Fourcade en retrait -
Clin d'oeil du calendrier, Dorin-Habert triomphe le 8 mars, journée internationale des droits de la femme, et rejette dans l'ombre les messieurs, à commencer par Martin Fourcade , le leader du cirque blanc français de nouveau en retrait sur la poursuite.
Le N. 1 mondial ne bluffait pas, donc. En affirmant à son arrivée à Kontiolahti qu'il jouerait plus le classement général de la Coupe du Monde que les titres, le Français avait simplement étalé au grand jour son état de forme actuel, alors que la fin de saison approche.
12e du sprint samedi, 7e de la poursuite dimanche, celui qui a été victime d'une mononucléose l'été dernier ne réalise pour le moment que la moitié de ses objectifs.
Pour les médailles, il faudra repasser.
"Il y a des jours où on est moins bon que d'autres. Quand on est à onze sur un terrain, il y a des copains qui sont là pour rattraper le niveau. Quand on est tout seul et qu'il y a un chrono les autres nous passent devant. Ca se voit plus facilement", philosophe-t-il.
Pas de crise pour autant car le général est en bonne voie. Après les deux courses du week-end, Fourcade compte 81 points d'avance sur le Russe Anton Shipulin , en argent ce dimanche derrière l'Allemand Erik Lesser , impeccable au tir (20/20) et logiquement sacré.
Le frère aîné de Martin, Simon, a lui à nouveau tutoyé le podium sans pouvoir y mettre pied, ce dimanche.
La faute à... deux fautes supplémentaires au dernier passage de tirs debout, alors qu'il était en deuxième position. Il termine 10e, son 17e Top 10 en 26 courses individuelles à des Championnats du Monde...
"Il y a une pointe de déception, si près si loin encore une fois. Mais je ne vais pas passer les trois jours à venir à ressasser", a promis l'aîné.
Les Mondiaux de biathlon font désormais relâche pendant deux jours, avant l'Individuelle dames de mercredi, qui sera suivie jeudi de l'Individuelle messieurs.