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Sur les pistes, dans les affaires et en ligne, Martin Fourcade , le héros des Mondiaux de biathlon d'Oslo, est un homme de réseaux qui s'appuie d'abord sur la confiance pour construire sa carrière et son image.
Puisque tout part des résultats, Martin Fourcade a d'abord noué une relation forte avec ses entraîneurs.
Stéphane Bouthiaux et Siegfried Mazet sont ses deux piliers sportifs. Les trois hommes se sont rencontrés en 2003, mais c'est à partir de 2005, à Prémanon dans le Jura, qu'ils vont travailler ensemble au centre national. Mazet est en charge du tir, Bouthiaux de l'ensemble de l'équipe de France.
Entre eux trois, la confiance est totale. Fourcade s'est ainsi totalement appuyé sur Bouthiaux la saison dernière, quand le Français a été touché par une mononucléose.
Une situation inédite à gérer, faite de difficultés physiques associées à une perte de confiance en soi devant l'inconnue, qui a été balayée grâce au protocole de remise en forme dicté par Bouthiaux. Avec à la clé un nouveau succès au classement général de la Coupe du Monde quelques mois plus tard.
- Une autre dimension -
Depuis ses titres olympiques à Sotchi, Fourcade est entré dans une autre dimension en terme de notoriété. Il est désormais devenu le visage du ski français en dépit de la confidentialité de son sport.
A la télévision ou au cinéma, dans les salles obscures, le grand public l'a découvert dans un spot publicitaire pour une mutuelle. Il est le seul skieur en activité dans ce cas.
Il a d'ailleurs grandement participé aux audiences record enregistrées par L'Equipe 21, avec des pics à plus d'1 million de téléspectateurs durant les Mondiaux.
Là aussi, le Français a su s'entourer de personnes de confiance. Pour les affaires, il y a Delphine Verheyden, une avocate qui est également le conseil du perchiste Renaud Lavillenie. Et pour les relations presse, Cathy Lallement, qui travaille avec lui depuis de nombreuses années.
Le sportif aime s'impliquer et voir par lui-même comment travaillent les entreprises qui le sollicitent.
Chaque année par exemple, une cérémonie a lieu au siège de Rossignol, son équipementier. Fourcade visite les installations, salue les employés, et dépose dans une grande vitrine ses trophées, exposés là, à l'usine, plutôt que chez lui.
Toujours, l'idée est d'échanger. Quand une marque de vélo lui fournit du matériel pour qu'il s'entraîne, il fait un retour à l'entreprise sur la qualité dudit matériel, même si ça ne fait pas partie de son contrat.
Fourcade ne court pourtant pas après l'argent. Il gagne bien sa vie, certes, avec des revenus estimés à 1 M EUR par an. Mais l'homme d'affaires, comme le biathlète, ne fait pas n'importe quoi.
- 'Envie d'avancer ensemble' -
"Un partenariat pour moi, c'est que les deux parties aient envie d'avancer ensemble. Tous les deux nous devons être gagnants", avance-t-il.
Sans aucun doute, Martin Fourcade est plus facile à suivre sur les réseaux sociaux que sur une piste de biathlon.
Et dans ce domaine, le Français fait confiance... à lui-même.
"Si je suis sur les réseaux sociaux c'est pour montrer qui je suis moi. A titre personnel, quand je suis un sportif, c'est pour avoir sa vision à lui, et pas celle d'un community manager, un truc policé qui ressemble à celui du voisin. Ce n'est pas une obligation ni une contrainte, je le fais avec plaisir. Ca me prend du temps mais c'est aussi mon loisir", explique-t-il.
Sa spontanéité et sa notoriété en font quelqu'un de bien suivi, avec le cap des 80.000 abonnés Twitter qui ont été franchis durant les Mondiaux, soit un peu plus que Renaud Lavillenie. "Merci pour tout l'amour que vous me donnez! Fier de ces mondiaux et tellement ému de lire tous vos messages!", a-t-il encore écrit dimanche, deux heures à peine après sa 2e place sur la mass-start.
"J'utilise plus la photo que les textes. Pourtant j'aime bien écrire. J'essaie de montrer les beaux endroits, de partager ce que je suis en train de vivre", explique Fourcade, qui envisage d'ailleurs de faire un stage photo pour s'améliorer.