Happy Birthday : |
Avec Marie Dorin-Habert , la douceur a été sacrée championne du monde de sprint en biathlon en pleine rigueur climatique finlandaise, samedi à Kontiolahti, six mois après avoir donné naissance à une petite Adèle.
"Faut croire que l'accouchement c'est tellement dur qu'après tout devient facile", a ainsi pu sourire la Française après sa course.
A 28 ans, la native de Lyon peut désormais croire aux rêves dont elle aime à peupler son quotidien.
Ainsi résumait-elle le bonheur parfait dans un entretien à Skinordique.net en 2011: "Être contente de se lever le matin, voir un beau soleil, regarder la pluie tomber à l?abri sous la couette, avoir passé une bonne nuit, manger un truc bon, faire une belle course, revoir des gens aimées, manger un ?uf à la coque, arriver à défaire le couvercle de son yaourt sans percer le yaourt, regarder le boucher faire des steaks hachés, regarder les cornes des escargots pousser...".
En septembre dernier, la désormais championne du monde a ajouté une couche supplémentaire à son bonheur idéal, en donnant naissance à une petite Adèle.
De quoi revoir l'ordre de ses priorités.
"Je suis une personne différente depuis la naissance d'Adèle. Mais est-ce en mieux ou en moins bien? Je ne sais pas. Disons que ça m'apporte un certain recul. Le ski n'est plus une priorité, la priorité c'est Adèle, c'est elle qui me procure le plus de bien être dans ma vie", expliquait-elle à l'entame des Mondiaux.
Comment a-t-elle fait pour revenir aussi vite au plus haut niveau?
Il faut se souvenir que Marie Dorin-Habert n'est pas devenue biathlète de premier plan en connaissant les joies de la maternité.
C'est en 2010 que Marie - alors simplement Dorin et pas encore Habert - s'est révélée au grand public en décrochant la médaille de bronze du sprint lors des jeux Olympiques de Vancouver.
Dans les années qui ont suivi, elle est pourtant restée dans l'ombre d'une autre Tricolore, Marie-Laure Brunet , aujourd'hui retraitée.
-'J'assume plus facilement'-
"Le fait d'être mère m'a fait grandir d'un coup. J'assume plus facilement. Mais ce sont aussi les résultats qui font ça. Je me suis longtemps caché derrière Marie-Laure et ça m'allait très bien. Depuis deux ans, je sais que je peux monter sur le podium si je fais une belle course".
La métamorphose vers le top mondial a donc pris corps en elle bien avant sa maternité.
L'hiver 2013-2014 aurait déjà pu être celui du succès.
"Je récupère les bénéfices semés l'an dernier avant ma blessure. J'avais progressé et je n'ai pas perdu ça", analyse-t-elle.
La "blessure", c'est une fracture de la malléole qui est venue ruiner ses espoirs de briller à Sotchi.
Diplômée dans la filière de la Biologie Écologie Environnement, Marie Dorin-Habert se verrait bien travailler dans cette branche une fois sa carrière achevée.
Rien de plus normal pour cette athlète qui relate avoir quitté Lyon dans sa jeunesse pour rejoindre les montagnes, jugeant l'atmosphère d'une ville "bruyante, malodorante et effrayante".
"Il me manque de gagner une course au moins une fois dans ma vie", confiait-elle avant les Mondiaux. C'est désormais chose faite, et le jour-J.
La victoire de la Française a presque occulté le succès du Norvégien Johannes Thingnes Boe chez les messieurs, et la belle 4e place de Simon Fourcade .
Son frère Martin, en tête du classement général, a du se contenter de la 12e place, à 50 secondes du vainqueur.
Les poursuites dames et messieurs, dimanche, promettent de belles empoignades, puisque l'ordre des départs et les écarts seront établis à partir des résultats des sprints du jour.