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La solide Allemagne, emmenée par Laura Dahlmeier , a dominé le relais dames des Mondiaux de biathlon où la France, synthèse de jeunesse et d'expérience, s'est offert la médaille d'argent et de belles promesses pour l'avenir, vendredi à Kontiolahti (Finlande).
Franziska Hildebrandt, Franziska Preuss, Vanessa Hinz et Laura Dahlmeier étaient bien trop fortes pour la concurrence.
Le duel annoncé avec la République Tchèque n'a finalement tenu qu'un temps, avant que la troisième relayeuse tchèque ne craque au tir.
Avec une minute d'avance, l'Allemagne devance la France et l'Italie, à la lutte avec la Russie lors d'un dernier relais plein de suspense.
Le scénario aurait pu être cruel pour les Françaises, pourtant bien lancées par Anaïs Bescond et Enora Latuillière.
Justine Braisaz, benjamine de l'équipe (18 ans seulement), a quelque peu craqué en effet lors de son tir couché (3 pioches et un tour de pénalité). Mais elle a fait admirer ensuite "sa VO2 de cheval", comme en sourient ses équipières.
"J'étais énervée. Je me suis dit: tu te +démerdes+ comme tu veux ma vieille (sic) mais tu colles les balles au fond" (aux tirs suivants), a confié Braisaz après coup.
La benjamine a fait parler sa vitesse sur les skis pour lancer Marie Dorin-Habert en quatrième position à l'assaut du dernier relais.
La France avait alors une vingtaine de secondes de retard sur l'Italie, une cinquantaine sur la Russie, deuxième.
La double championne du monde en sprint et poursuite - qui s'était économisée en faisant l'impasse sur l'individuelle mercredi - a alors assumé son nouveau statut de grande de la discipline.
Dans la douleur d'abord, avec un tir couché conclu par deux pioches. Mais quels nerfs pour le dernier passage au tir debout !
Alors que la Russe Shumilova et l'Italienne Wierer étaient à ses côtés, arrivées sur le pas de tir quelques secondes auparavant, la Française a anesthésié la concurrence.
- La femme des Mondiaux -
Un sans-faute magistral, exécuté rapidement, qui replaçait les Françaises sur la deuxième place du podium tandis que ses adversaires piochaient.
Cette médaille d'argent est une récompense d'avenir pour ce relais, savant mélange d'expérience et de jeunesse.
Clin d'oeil de l'histoire, Marie Dorin-Habert et Anaïs Bescond (28 et 27 ans) ont commencé à tutoyer le haut niveau ensemble, ici même à Kontiolahti, à l'occasion des Mondiaux juniors 2005 avec le titre sur le relais, déjà.
"C'est bien de retourner sur les lieux du crime, avec deux jeunes en plus", a déclaré Dorin-Habert.
Les partenaires de chambrée récoltent ce vendredi leur deuxième médaille d'argent en commun en une semaine, après celle du relais mixte.
Marie Dorin-Habert , de fait, est chez elle à Kontiolahti. La voici qui totalise quatre médailles, avec ses deux sacres en sprint et poursuite et l'argent en relais mixte. Elle est la femme de ces Mondiaux.
"Marie ne se rend pas forcément compte de l'impact de ses performances. D'être derrière une leader capable de tout, nous on ne se dit qu'on peut aller sur l'anneau, on ne ratera pas le truc", explique Bescond.
Enora Latuillière et Justine Braisaz (22 et 18 ans), représentent elles l'avenir.
Alors qu'elles débutent toutes deux cette saison sur le circuit majeur, elles décrochent une médaille d'argent qui matérialise leur prise d'assurance.
"Ca fait pleurer, c'est plein d'émotions. Ce ne sont pas des papillons que j'ai dans le ventre, ce sont des perroquets", s'est amusée Braisaz en décrivant ses sensations.
Braisaz, qui a passé ses quinze premières années dans les alpages, chaque été, coupée du monde à aider ses parents avec leur troupeau de vaches, conclut ainsi ses Mondiaux de la manière la plus productive possible.
"Les médailles de Marie ont mis de la joie dans toute l'équipe et ça nous a toutes tirées vers le haut", constatait Latuillière.
Samedi, le relais messieurs ( Simon Fourcade , Jean-Guillaume Béatrix, Quentin Fillon Maillet et Martin Fourcade ) tentera de poursuivre la moisson de médailles tricolores (5 depuis le début des Mondiaux), à partir de 16h30.