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La Russe Ekaterina Yurlova, partie dans les dernières concurrentes, a soufflé le titre de championne du monde de l'individuelle à la Tchèque Gabriela Soukalova qui pensait détenir la victoire, mercredi aux Mondiaux de biathlon de Kontiolahti.
Gabriela Soukalova , 6e du général de la Coupe du Monde, rayonnait, souriait et allait déjà de médias en médias pour conter sa joie. Elle ne voyait plus qui, parmi les grandes, pouvait bien lui refuser le bonheur d'être sacrée.
Quelques minutes auparavant, elle avait frissonné quand la grande favorite finlandaise Kaisa Mäkäräinen avait comblé un retard de 25 secondes pour venir échouer à une 1 sec 2/10e de son chrono.
Mais elle était devant tout le monde, et sur le papier elle était la meilleure des concurrentes restantes, et de loin.
Mais l'individuelle, ce contre-la-montre de 15 km entrecoupé de quatre séances de tirs, est une épreuve qui s'étire dans le temps et dévie parfois de la logique.
Soudain, le sourire de Soukalova s'est crispé lorsque la rumeur des tribunes a grandi jusqu'à clamer une autre histoire: en accomplissant un sans-faute dans ses derniers tirs debout, Yurlova a réalisé l'impensable.
Elle en était sortie avec une trentaine de secondes d'avance sur la Tchèque, alors qu'il ne restait plus que 2,5 km à parcourir. Un gouffre d'écart, une montagne de bonheur pour la Russe.
Psychologue du sport de profession, Yurlova décroche ainsi le premier grand titre de sa carrière, à la surprise générale.
Elle pointait avant la course à la 49e place du classement général de la Coupe du Monde!
"Pour moi c'est incroyable. Il y a un mois, après ma médaille de bronze aux Championnats d'Europe, mon père m'avait dit que j'aurais une médaille aux Mondiaux et je le pensais fou", pouvait-elle sourire.
Soukalova ne voulait voir, elle que le positif dans cette médaille d'argent: "Je suis quand même heureuse, car j'ai connu une saison difficile".
Yurlova pourra s'inspirer de son heureux destin pour écrire de nouveaux poèmes, elle qui manie la plume avec autant de délicatesse que son fusil.
Les Françaises n'ont pas démérité, en l'absence de Marie Dorin-Habert , double championne du monde en sprint et poursuite et qui avait décidé de faire l'impasse pour mieux préparer le relais (vendredi) et la mass-start (dimanche).
Anaïs Bescond, Coline Varcin, Enora Latuillière et Justine Braisaz avaient choisi d'arborer au bras droit un brassard blanc, en hommage aux victimes du crash d'hélicoptère en Argentine de lundi.
"On voulait un brassard noir mais avec notre combinaison noire ça n'aurait pas rendu grand chose. C'était du strap de kiné, mais c'est le geste qui compte. C'était pour montrer que France Olympique, c'est important pour nous", a expliqué Coline Varcin, à propos des sportifs disparus Florence Arthaud, Camille Muffat et Alexis Vastine.
Sportivement, Anaïs Bescond a réalisé une très belle course, relevant la tête après son sprint raté de samedi (56e), pour terminer 7e de l'épreuve.
"J'étais bien sur les skis, je rate une balle qui me coûte cher, comme toujours. Je reste satisfaite parce que ça correspond plus à mon niveau", a-t-elle conclu.
Les Mondiaux continuent vendredi avec l'individuelle messieurs (17h15 en France), où Martin Fourcade espère lui aussi relever la tête après un week-end en retrait en sprint et poursuite (12e et 7e).