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Quatre médailles d'or et une d'argent, cinq podiums en six courses: Martin Fourcade a réussi à Oslo des Mondiaux exceptionnels, qui consacrent le biathlète français parmi les plus grands de son sport.
Jeudi 3 mars: Holmenkollen sort doucement du brouillard pour l'ouverture des Mondiaux de biathlon. Au programme, un relais mixte, qui doit permettre à Fourcade de savoir où il en est après une sinusite contractée deux semaines auparavant, durant la tournée nord-américaine de la Coupe du Monde. Anaïs Bescond, Marie Dorin-Habert , Quentin Fillon-Maillet sont au rendez-vous, Martin Fourcade à la conclusion: la France est à l'heure, et en or. Fourcade commence sa moisson.
Samedi 5 mars: le sprint messieurs, en fin de matinée, lance les hostilités entre Fourcade et les Norvégiens. Le Français choisit de s'élancer parmi les premiers et se montre implacable. Avec un 10/10 aux tirs, il met une pression d'enfer sur ces rivaux qui s'élancent après lui. Comme en plus Fourcade va vite, très vite sur les skis. Il s'offre non seulement un deuxième titre, mais aussi une marge confortable sur Bjoerndalen (27 secondes) et les autres concurrents en vue de la poursuite.
Dimanche 6 mars: jour de poursuite. Tous contre Fourcade. Tous derrière Fourcade, surtout. Le Français est tellement fort qu'il décroche sa troisième médaille d'or en trois courses tout en s'offrant pour la cinquième fois consécutive le classement général de la Coupe du Monde. Jamais personne n'avait réussi pareil exploit, pas même Bjoerndalen, de nouveau deuxième ce jour-là, qui s'était arrêté à quatre gros globes consécutifs. Le spectre d'un grand chelem du Français sur les terres norvégiennes commence à s'étendre.
Jeudi 10 mars: en 2012 aux Mondiaux de Ruhpolding (Allemagne), Fourcade était également en position de remporter l'individuel 20 km, après ses succès en sprint et poursuite. Mais il avait craqué (25e). Pas cette fois. La bataille est rude, car Fourcade fait une faute en début de course, au tir couché. Il doit dès lors rattraper cette minute de pénalité. Fourcade pousse alors très fort, et coiffe les solides Autrichiens Landertinger et Eder de quelques secondes. Martin Fourcade est en route pour un Grand Chelem inédit.
Samedi 12 mars: l'après-midi est consacré au relais messieurs. C'est la cinquième compétition des Mondiaux et une grosse désillusion, cette fois-ci. Jamais les Français ( Simon Fourcade , Simon Desthieux, Quentin Fillon-Maillet) ne parviennent à se battre pour le titre, voire même le podium. Positionné en dernier relayeur, Martin Fourcade n'a plus rien à jouer quand il s'élance, 11e à plus de deux minutes. Il ne force pas, termine 9e et laisse la déception nourrir sa motivation pour le lendemain. Aux oubliettes le Grand Chelem, mais Fourcade peut encore réaliser ce que personne n'a jamais fait: remporter les quatre épreuves individuelles d'un même Mondiaux.
Dimanche 13 mars: la dernière course sera la plus belle. A l'issue des quatre passages sur le pas de tir, Martin Fourcade est en tête, avec une poignée de secondes d'avance sur les Norvégiens Bjoerndalen et Johannes Thingnes Boe . Boe va rapidement combler le trou, et la dernière boucle se transforme en mano a mano étouffant. A force d'attaques et de contres, le cadet des frères Boe réussira à décrocher Fourcade dans la dernière montée. Mais le patron de ces Mondiaux, c'est bien Fourcade, en témoigne ce mot lancé par Bjoerndalen à la presse dimanche, tout en posant les mains sur les épaules de Fourcade: "The Big Boss" (le grand patron).