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Dopage : les sponsors aux aguets
Cette semaine Maria Sharapova
, sportive la plus riche du monde et considérée par beaucoup comme la reine de ce que l’on appelle communément le « sport-business », subissait les conséquences d’un contrôle antidopage positif. De nombreuses réactions avaient alors fusé, entre suspicion et soutien. Si Serena Williams
avait préféré soutenir indirectement la championne en parlant de courage, de franchise et d’honnêteté, d’autres acteurs du tennis se sont montrés plus incisifs et accusateurs. Caroline Wozniacki
, par exemple, a sérieusement mis en doute la version officielle liée à la prise de Meldonium, un médicament qui vient d'être ajouté à la liste des produits interdits le 1er janvier 2016. En effet, elle se disait particulièrement surprise car, selon ses dires, chaque médicament pris dans le monde du tennis fait l’objet d’une série de vérifications puisqu’il est avéré « qu’un produit contre le rhume ou un vaporisateur pour le nez peuvent être sur la liste ».
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Cet épisode interroge quant à la célérité avec laquelle les sponsors ont réagi pour dissocier leur image de celle de la championne. Ce fut d’abord Nike puis l’horloger de luxe Tag Heuer et le constructeur automobile Porshe. L’on se rend compte que c’est en réalité le climat de suspicion qui est intolérable pour les industriels, plus même que la culpabilité avérée. Ce sont là des mariages économiques pour le meilleur et pour le meilleur. Dans la même rubrique, l’on se souvient de Nikola KARABATIC, cité dans l’affaire des paris truqués, de Tiger WOODS suite à ses déboires conjugaux ou encore de Kobe BRYANT suite à son accusation d’agression sexuelle en 2004. Tous ces illustres compétiteurs avaient en commun d’avoir su dérouler une stratégie marketing particulièrement efficiente qui les avait liés aux plus grands industriels mondiaux (Tag Heuer, Gillette, AT&T, Gatorade, Ferrero ou encore McDonald’s). Plus dure en aura été la chute…
L’image est, en effet, au cœur de l’ensemble du dispositif marketing de ces marques et en s’associant à un sportif elles souhaitent avant tout s’associer à la pureté du sport, de la compétition, de la quête de l’excellence. En aucun cas elle n’envisage que la tricherie ou la bassesse morale puissent être associées indirectement à leur marque. Si cette absence de soutien dans les moments difficiles peut paraître cruelle, il faut sans doute aussi y voir une vertu moralisatrice en ce sens que les sportifs de haut niveau entrevoient cette sanction financière comme conséquence d’éventuels écarts de conduite. De surcroît, ces sanctions sont rarement définitives car l’industrie peut être oublieuse ; l’on se souvient qu’en retrouvant le chemin du succès et la sympathie du public, Tiger WOODS avec également retrouvé des sponsors d’envergure tels que ROLEX.