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En l'absence d'un toit, le tournoi de Roland-Garros, qui a souffert de la pluie, n'est peut-être pas si mal loti. A Wimbledon, le court central couvert, s'il assure le déroulement de quelques matches par jour, favorise aussi les inégalités.
Le retard lié au mauvais temps est tel que les organisateurs devront peut-être programmer des rencontres dimanche, un jour traditionnellement "off", dédié à l'entretien des pelouses.
Alors, qu'apporte vraiment le toit à Wimbledon où la pluie sévit depuis la deuxième journée mardi et perturbait la quasi-totalité des matches vendredi. Du spectacle à coup sûr, quelles que soient les conditions climatiques, pour les fans de tennis qui ont acheté les billets les plus chers (de 53 à 89 livres, soit environ entre 64 et 107 euros lors de la première semaine) et en auront pour leur argent.
Un soulagement aussi pour les organisateurs qui peuvent poursuivre une partie de leur programmation et ne sont pas contraints à un remboursement général en cas d'intempéries.
Pour la journée de mercredi, fortement perturbée par la météo maussade, le "All England club", l'association qui chapeaute le tournoi, n'aura à rembourser que les spectateurs des 17 autres courts, à hauteur de 50%, qui ont vu moins de deux heures de tennis.
Pendant ce temps, le public du Centre court pouvait admirer comme si de rien n'était le talent de Roger Federer et Novak Djokovic . Durant la quinzaine de Roland-Garros où, fait rarissime, une journée complète a été annulée, le directeur du tournoi Guy Forget n'a cessé de souligner la nécessité d'aménager un toit au dessus du court principal ( Philippe Chatrier ).
Le chantier est suspendu par les recours d'associations de riverains et de protection d'environnement, qui s'opposent au projet d'agrandissement du site, et ne devrait au mieux se concrétiser qu'en 2020.
Mais avec un toit, la plus-value en termes de résorption des retards liés au mauvais temps resterait toute relative. A Wimbledon, à peine cinq matches ont été disputés sur le Centre court mercredi. Le dernier - Bouchard-Rybarikova - avait débuté sur un autre terrain.
La possibilité de jouer en conditions "indoor" modifie non seulement les conditions de jeu mais favorise aussi les inégalités. Car, quand les joueur majeurs restent au chaud, les autres sont contraints de composer avec le vent, le froid et parfois des courts glissants.
- Débat au sein des joueurs -
Le Français Gilles Simon , battu jeudi au deuxième tour par le Bulgare Grigor Dimitrov sur le court N.1 n'était pas content d'avoir joué sur un "terrain mouillé" mais ses réclamations auprès de l'arbitre n'ont eu que peu d'effets. "(Les organisateurs) devraient pourtant être plus tranquilles avec le toit sur le Central. J'imagine qu'il y a beaucoup moins d'argent perdu pour eux en cas de pluie. Ils ne devraient donc pas nous obliger à jouer sur des patinoires", a expliqué le 20e joueur mondial.
"(En cas de pluie) certains doivent attendre alors que d'autres sont sûrs de jouer. Je ne trouve pas cela très fair-play", estime Benoit Paire en soulignant en parallèle l'absence du "Hawk-Eye", la technologie permettant de vérifier si un point et bon ou "out", sur les "petits" courts.
Pour Richard Gasquet , aussi, cela pose question. "Quand tu vois que Djokovic est au troisième tour et que Lucas Pouille, hier matin (jeudi) n'avait pas encore commencé, c'est clair qu'il y a débat."
- Plusieurs toits -
Il poursuit: "Il y a des avantages des deux côtés, c'est bien que ça joue, mais est-ce que ça ne désavantage pas certains joueurs aussi ? On peut tout dire... Il y a des faiblesses sur les deux choses. Après, ça peut jouer, c'est télévisé, les deux se défendent."
La solution serait peut-être de disposer de plusieurs courts couverts, comme l'a suggéré la Polonaise Agnieszka Radwanska , à l'instar de l'Open d'Australie qui en a trois.
Le "All England club" compte justement aménager un autre toit, en 2019, sur son court N.1.