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Après avoir enfin remporté Roland-Garros pour compléter sa collection, l'insatiable Novak Djokovic vise un troisième succès d'affilée à Wimbledon, qui débute lundi, afin de se rapprocher du Grand Chelem calendaire, un prodige qui n'a plus été accompli depuis 47 ans.
Seuls deux hommes ont gagné les quatre trophées majeurs sur une année: l'Américain Donald Budge en 1938 et l'Australien Rod Laver en 1962 et donc 1969.
Djokovic est en mesure de les imiter. A 29 ans, le N.1 mondial a déjà remporté les quatre "Majeurs" à la suite: Wimbledon et l'US Open l'an passé, avant de réaliser le doublé Melbourne-Paris cette saison, une première depuis l'Américain Jim Courier en 1992.
Longtemps dans l'ombre de Roger Federer , le recordman des titres majeurs (17), et de Rafael Nadal , il construit sa propre légende. Il a dépassé la barre des 100 millions de dollars de gains en carrière, record à la clé. Rien ne semble insurmontable pour le Belgradois qui estime d'ailleurs que "tout est possible dans la vie". Jusqu'où s'arrêtera-t-il? A Wimbledon? Peu probable s'il garde le même niveau.
Le gazon du "All England Club" est l'un de ses terrains de jeu favoris. Il y compte trois titres (2011, 2014, 2015), plus qu'à l'US Open (2) et à Roland-Garros (1), mais moins qu'à Melbourne (6).
- Murray avec Lendl -
Le plus bluffant, c'est qu'à chacun de ses succès londoniens, il n'a pas disputé de tournoi préparatif sur herbe. Il n'a d'ailleurs pas dérogé à ses habitudes.
Après un peu de repos pour digérer son "baptême" chargé d'émotions à Roland-Garros, il a repris le chemin de l'entraînement, agrémenté d'un match-exhibition - perdu 6-3, 7-5 face au Belge David Goffin - mercredi à Stoke Park, un luxueux complexe hôtelier situé dans le Buckinghamshire, à l'ouest de Londres.
Quid de la concurrence? Andy Murray a décroché un cinquième trophée record au Queen's pour célébrer le retour à ses côtés de son mentor Ivan Lendl , qui l'avait guidé vers ses meilleurs succès (US Open 2012, Wimbledon 2013, JO-2012).
Avec l'expertise de l'Americano-tchèque, huit fois titré en Grand Chelem (dont trois à Londres), l'Ecossais espère stopper Djokovic, qu'il ne retrouverait qu'en finale, comme en 2013, date de sa dernière victoire "majeure" face au Serbe (5 défaites depuis).
- Federer dans le flou -
Murray, qui pourrait affronter Stan Wawrinka en demi-finale, reste l'outsider N.1 en l'absence de Rafael Nadal , blessé au poignet gauche, et au vu du retour poussif de Roger Federer , finaliste sortant. Pour la première fois depuis 2000, le septuple lauréat de Wimbledon, placé sur la route de Djokovic en demi-finale, n'a pas gagné le moindre tournoi avant Londres.
Opéré d'un genou, puis forfait à Roland-Garros pour soigner son dos, il a échoué durant la préparation à Stuttgart puis dans son jardin de Halle (8 titres). C'était à chaque fois en demi-finale contre un grand espoir: l'Autrichien Dominic Thiem (22 ans), demi-finaliste à Roland-Garros, puis l'Allemand Alexander Zverev (19 ans). Les deux jeunes loups seront à suivre.
- Les Français pas gâtés -
Plus expérimenté (25 ans), Milos Raonic le sera davantage. Le Canadien, demi-finaliste en 2014, est conseillé depuis peu par l'Américain John McEnroe , triple lauréat à Londres. En finale au Queens, il a fait forte impression (7-6, 3-0) contre Murray avant d'être renversé.
En quart, il est sur la trajectoire de Djokovic, qui n'a pas un tableau facile. Les Français (15 au total) n'ont pas forcément été gâtés non plus. Tsonga, de retour après sa blessure à Roland-Garros (adducteurs), et Gasquet, demi-finaliste l'an passé, sont sur la route de Murray au même stade. Ils pourraient s'affronter en huitièmes.
Monfils, forfait à Paris (virus), fera aussi son retour. Mais le Parisien n'a jamais été un amoureux de l'herbe. Après Jérémy Chardy d'entrée, puis sans doute l'Américain Steve Johnson, il pourrait retrouver au troisième tour Gilles Simon , qui l'avait battu à ce niveau l'an passé.