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L'ombre lui va si bien: après un été discret, Jo-Wilfried Tsonga , 18e mondial et désormais N.4 français, se régale à l'US Open, où il a atteint les quarts de finale sans perdre le moindre set ni jeu de service.
Depuis son arrivée à Flushing Meadows, "JWT" n'a rien à envier à Novak Djokovic ou Roger Federer .
Comme eux, il a écarté sans ménagement et logiquement des adversaires moins bien classés(Nieminen, Granollers, Stakhovsky, Paire). Comme eux, il n'a pas perdu de temps (7 h 20 min au total).
Mieux encore il est, parmi les joueurs encore en lice, le plus intraitable sur sa mise en jeu, puisqu'il a remporté ses 56 jeux de service!
"C?est encourageant pour la suite. Mais je ne vais pas sortir les confettis. L?important, c'est de gagner les matches et pour l?instant, je le fais", sourit l'ancien N.5 mondial (février 2012) à l'évocation de cette statistique.
A 30 ans, et malgré une saison 2015 en dents de scie, débutée par trois mois loin du circuit à cause d'un avant-bras douloureux, le Manceau dégage une sérénité presque déroutante.
Il va pourtant retrouver en quart de finale un joueur qui ne lui réussit guère, le Croate Marin Cilic , qui mène par quatre victoires à une au bilan de leurs confrontations, en plus d'être l'actuel tenant du titre.
- 'Match révélateur' -
"Le prochain match sera révélateur de mon niveau, mais j'aborde ce genre de matches avec beaucoup plus de sérénité qu?avant. J?ai beaucoup appris durant toutes ces années", admet-il.
Pour expliquer cette force tranquille, Tsonga ne cache pas que son recul au classement mondial lui a, paradoxalement, fait du bien.
"Il y a un peu moins de sollicitations, parfois on a l?impression d?être étouffé par tout ce truc, on a un peu moins de temps pour se concentrer et récupérer. Avoir un peu plus de temps pour moi n?est pas pour me déplaire", avoue le 18e joueur mondial.
"Cela ne le dérange pas trop d'être un peu à l'ombre. La lumière, il l'a connu longtemps et pour travailler, ce n'est pas intéressant", abonde l'un de ses entraîneurs, Thierry Ascione.
Dans l'ombre donc, mais pas sans ambitions: "L'objectif est toujours le même, aller à un titre du Grand Chelem", martèle Nicolas Escudé, l'autre partie du binôme qui travaille avec Tsonga depuis 2013.
"Le début de la tournée US a été compliqué, mais Jo répond toujours présent sur les grands rendez-vous, il l'avait déjà démontré sur terre battue", rappelle le demi-finaliste de l'Open d'Australie 1998.
- Demi-finale à Roland Garros -
A Roland Garros, à la surprise quasi-générale, Tsonga avait en effet atteint le dernier carré. Il s'était incliné, en quatre sets, face au futur vainqueur, le Suisse Stan Wawrinka .
Son parcours sur terre battue jusque là ne laissait pourtant rien présager de bon, puisqu'il avait pour meilleur résultat son 8e de finale à Madrid.
Rebelote lors de la tournée américaine: il y a bien eu un coup d'éclat avec son quart de finale à Montréal, terni ensuite par des éliminations d'entrée à Cincinnati et dès son deuxième match à Winston Salem.
"Je joue bien au tennis, je me sens bien physiquement, je me sens en confiance", insiste Tsonga qui a déjà égalé son meilleur résultat à Flushing Meadows en atteignant, comme en 2011, les quarts de finale.
"Il est dans sa bulle, il est prêt à 100%, tous les voyants sont au vert", note Escudé.
Il se sent capable d'aller en demi-finale à New York --stade de la compétition qu'il atteint dans les trois autres tournois du Grand Chelem.
"C?est génial de pouvoir jouer ce genre de match qui me motive énormément, de pouvoir chercher une solution contre ces joueurs qui m'ont souvent battu", lance-t-il, avec appétit.
"A lui de montrer très vite qui est le patron", espère Ascione.