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Après son premier titre ATP, son premier gros coup en Grand Chelem, avec un premier 8e de finale: l'atypique Benoît Paire, adversaire de Jo-Wilfried Tsonga à l'US Open dimanche, enchaîne les bons résultats, en dominant son côté chien fou.
Depuis son arrivée à Flushing Meadows, il n'a pas brisé la moindre raquette. Pas de coup de gueule non plus, ou d'amende pour "pétage de plomb" en plein match... Même s'il a bien un peu râlé lors de son exploit du premier tour, contre Kei Nishikori , le Japonais, finaliste de l'US Open 2014 et 4e mondial, qu'il a éliminé en cinq sets, à la surprise générale.
"Je suis un nouveau Benoît: entre celui que j'étais avant ma blessure et celui de maintenant, c'est incomparable, au niveau du comportement, des efforts que je fais à l'entraînement", assure Paire.
Après avoir atteint son meilleur classement mondial en 2013 (24e après notamment sa demi-finale au Masters 1000 de Rome), le barbu au revers fulgurant a petit à petit dégringolé dans la hiérarchie, la faute en grande partie à une blessure tenace au genou gauche.
Fin 2014, il quitte même le top 100 mondial et son moral n'est pas au mieux, comme le montre encore son compte Twitter où il fait régulièrement part de ses états d'âme.
- Joueur 'attractif' -
Battu au premier tour des qualifications de l'Open d'Australie, l'Avignonnais décide alors de retrouver confiance en disputant des tournois Future et Challenger, l'équivalent des 3e et 2e divisions du circuit masculin.
Il remporte un Future, deux Challengers et grappille des points et des places au classement ATP.
En juillet, il s'offre son tout premier titre ATP à Bastad en Suède, devenant ainsi le deuxième joueur de l'histoire à s'imposer dans les trois catégories de tournoi la même année.
"Je suis très fier de moi, parce que j'arrive à passer d'un tournoi Future en début d'année à un 8e de finale en Grand Chelem. Mais je n'ai pas envie de m'arrêter là", prévient-il.
Même s'il a remporté leurs deux précédentes confrontations, même s'il s'est hissé en 8e de finale sans perdre le moindre set et sans concéder son service, et même si son expérience des grands rendez-vous est autrement plus large, Tsonga, 18e mondial, se méfie de Paire (N.41).
"C'est un joueur +attractif+ qui fait du bien au tennis. Avec lui, on ne sait jamais vraiment ce qui va se passer. Il est offensif, il crée du jeu et c'est sympa à voir", insiste "JWT".
- Wawrinka, son grand ami -
"C'est quelqu'un de très honnête, ce qui est plutôt rare aujourd'hui", souligne de son côté Stan Wawrinka , son grand ami sur le circuit.
"C'est quelqu'un qui a, par moments, du mal à se trouver dans son tennis, dans sa vie professionnelle, mais il met du c?ur dans tout ce qu'il fait et il est en train de mûrir", note le vainqueur de Roland-Garros 2015.
L'entraîneur qui le soutient depuis cinq ans et qui doit faire preuve parfois (souvent?) d'une patience infinie, s'appelle Lionel Zimbler.
"Benoît a du mal à s'entraîner sans se détruire, il est très perfectionniste. D'un autre côté, il ne te manque jamais de respect, il t'écoute, sauf bien sûr quand il est déchaîné. Mais dans ces moments, je n'essaie pas de lui faire passer de message", admet le "coach" dont Paire dit "n'imaginer personne d'autre pour l'entraîner".
L'US Open n'est qu'une étape pour le duo Paire/Zimbler: "Le défi, c'est de le pousser à être ambitieux toute l'année, pas seulement par périodes", admet l'entraîneur.
"Je ne me fixe pas de limites. Le plus dur, cela sera après l'US Open. J'y pense déjà. J'essaie déjà de me préparer, parce que je me connais...", lance-t-il dans un sourire.