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Le N.2 français Richard Gasquet défie l'ogre Roger Federer mercredi en début de soirée à New York pour aller en demi-finale de l'US Open et exorciser, aussi et enfin, le cauchemar de la finale perdue de la Coupe Davis 2014.
Dix mois après, il n'a toujours pas oublié sa défaite sans appel contre l'ancien N.1 mondial (6-4, 6-2, 6-2): elle avait scellé la déroute de la France en finale devant son public à Lille et le premier sacre suisse en Coupe Davis.
De lui-même, au moment d'évoquer son prochain adversaire et sans même qu'il y soit invité, Gasquet a rappelé ce cuisant échec.
"J'ai un souvenir très +dur+ de Lille. Il va falloir mieux jouer et taper dans la balle plus fort que je ne l'ai fait là-bas", admet le 12e mondial, surclassé comme jamais par Federer en novembre 2014.
"J'ai moins de pression que la dernière fois à Lille, j'espère faire mieux. C'est un match plus +pop-corn+ (détendu, NDLR) qu'à Lille, c'est sûr", sourit le Biterrois.
Sans même parler de Lille, les statistiques ne plaident pas en sa faveur: en seize confrontations avec le Suisse, il ne s'est imposé qu'à deux reprises, à chaque fois sur terre battue et en trois sets (Monte-Carlo 2005 et Rome 2011).
- Federer: 'Un autre Gasquet' -
Son entourage, à l'image d'un de ses entraîneurs, l'ancien joueur Sébastien Grosjean, refuse purement et simplement d'évoquer la finale de la Coupe Davis 2014.
"Je ne comprends pas, on est à l'US Open", balaye-t-il.
Il préfère insister sur la confiance nouvelle de son protégé, revigoré par sa demi-finale à Wimbledon, en juin.
"Il a pris confiance et conscience de ce qu'il pouvait faire (...), il a envie de jouer face aux meilleurs dans un grand rendez-vous", insiste Grosjean.
Federer, lui-même, ne doute pas un instant qu'il aura à faire à "un autre Gasquet" que celui de la finale de la Coupe Davis.
"Je sais qu'il peut jouer bien mieux qu'il ne l'avait fait lors de la finale", rappelle le Suisse aux 17 titres majeurs.
"Je ne crois pas l'avoir jamais vu aussi bien joué qu'en ce moment", poursuit le N.2 mondial qui court après son premier titre en Grand Chelem depuis 2012.
"J'ai vraiment aimé la façon dont il a joué à Wimbledon (...) Il avait une bonne attitude, il se battait bien sur le court, il optait pour le bon coup, ici aussi il est bien", souligne Federer qui n'a, lui, toujours pas perdu le moindre set en quatre matches.
- 'Meilleure année en Grand Chelem' -
Gasquet reconnaît du bout des lèvres qu'il se sent en confiance: "Demie à Wimbledon, quart ici, c'est ma meilleure année en Grand Chelem, je me sens bien, je n'ai aucune blessure depuis six mois. Quand je suis à 100% de mes moyens, ma place est à peu près dans les dix premiers", explique le dernier Français en lice à New York, après l'élimination mardi de Jo-Wilfried Tsonga .
Ces trois précédents quarts de finale de Grand Chelem (Wimbledon 2007, US Open 2013, Roland Garros 2015), Gasquet les a remportés, avant de chuter en demi-finale.
Face à celui qu'il présente comme "le joueur le plus talentueux de l'histoire", le Français se veut sans complexe: "Je ne vais pas entrer sur le court pour le regarder jouer".
Et de rappeler une dernière fois ce qu'il s'était passé lors de la fameuse finale de Lille.
"A Lille, j'avais à coeur de gagner, j'étais entré à 1000%, mais il m'avait sauté à la gorge très tôt dans la partie, il était beaucoup plus fort que moi. Je n'ai vraiment pas envie de revivre la même chose, car c'était vraiment dur", grimace-t-il.