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Malgré une quinzaine prometteuse, Roger Federer est reparti dimanche les mains vides de l'US Open, mais son incapacité à triompher en Grand Chelem depuis 2012, ne l'inquiète (toujours) pas.
Par deux fois en 2015, Federer a touché du doigt son rêve d'ajouter un 18e titre majeur à son palmarès, le premier depuis plus de trois ans.
Et par deux fois, Novak Djokovic l'a brisé : à Wimbledon en juillet, puis à Flushing Meadows dimanche, le N.1 mondial a démontré sa supériorité dans des finales au déroulement quasi similaire.
Sur le gazon londonien où il a pourtant amassé sept titres, Federer s'est incliné en quatre sets 7-6 (7/1), 6-7 (10/12), 6-4, 6-3.
Rebelote deux mois plus tard sur le ciment new-yorkais, 6-4, 5-7, 6-4, 6-4.
"Je suis bien sûr déçu, ce n'est jamais agréable de perdre deux finales (de Grand Chelem) de suite. J'ai vraiment eu l'impression d'avoir la victoire dans la raquette, tout au moins des chances de victoire", résume l'ancien N.1 mondial.
Contre Djokovic, il s'est en effet procuré 23 balles de break, mais n'en a converti que quatre. Son adversaire s'est lui montré plus opportuniste dans ce domaine avec 46% de balles de break converties (6 sur 13).
"J'ai laissé passer ma chance, ou plutôt mes chances", admet Federer.
- 147 points à 145 -
Même si le score ne le reflète pas vraiment, le maestro suisse est passé à New York bien plus près de la victoire et donc du fameux 18e titre tant attendu qu'à Londres, note son entourage.
"Jusqu'à la fin, il était plus proche de +Djoko+ ici qu'à Wimbledon : c'est vraiment positif", insiste son entraîneur Severin Lüthi, dont le plus grand regret est "le premier set raté" de son protégé.
"Il n'est pas bien rentré dans le match, peut-être à cause des conditions nettement plus fraîches", estime-t-il.
"Cela se joue à deux points", rappelle Stefan Edberg qui conseille le Suisse depuis janvier 2014, en référence aux 147 points gagnés par Djokovic contre 145 par Federer.
"Mais Roger joue son meilleur tennis depuis très longtemps, il ne va pas baisser les bras et cela va finir par payer", prévient l'ancien N.1 mondial suédois.
Federer a en effet réussi une impressionnante montée en puissance au cours de l'année : sorti dès le 3e tour de l'Open d'Australie en janvier, il a atteint les quarts de finale à Roland-Garros, puis les finales de Wimbledon et de l'US Open.
- 'La saison n'est pas finie' -
Mais plus encore que son palmarès qui s'est enrichi de cinq titres (Brisbane, Dubaï, Istanbul, Halle et Cincinnati) pour un total de 87 trophées, c'est l'évolution de son niveau de jeu, avec une rapidité et une mobilité sidérantes à 34 ans, qui retient l'attention et donne des raisons d'espérer.
"Mon niveau de tennis est bon, j'en suis content. Ce qui me satisfait, c'est la constance que je peux avoir sur la durée d'un tournoi", souligne le N.2 mondial.
Il a ainsi enchaîné cinq matches à Cincinnati et six à Flushing Meadows sans perdre le moindre set et en concédant sa mise en jeu seulement trois fois.
"Il n'y a pas un point ou un autre à changer dans sa préparation ou sa gestion des tournois, c'est juste difficile de remporter un titre du Grand Chelem", relève Lüthi.
"Son seul problème, c'est qu'il tombe sur un Djokovic au sommet de son art", note Todd Martin , finaliste de l'US Open 1999.
"Roger joue peut-être le meilleur tennis de sa carrière, mais il faut voir jusqu'à quand le feu de la compétition va encore l'animer", tempère-t-il.
La question ne se pose clairement pas pour le principal intéressé : "La saison n'est pas finie, je termine généralement plutôt bien les saisons", lance-t-il avec appétit.