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Cinq leçons à retenir de l'Open d'Australie, premier tournoi de Grand Chelem de l'année:
1. Vite un rival pour Djoko
La domination de Novak Djokovic sur le circuit est impressionnante, écrasante, et risque même de devenir ennuyeuse. La saison 2016 a débuté comme avait fini la précédente, sans grand suspens. Le Serbe, après avoir laminé Nadal (6-1, 6-2) à Doha en début d'année, a battu, sans donner le sentiment d'avoir vraiment eu à forcer, Roger Federer et Andy Murray , confirmant que pour l'instant personne ne peut prétendre venir contester sa suprématie. Pour qu'il puisse atteindre son grand objectif et battre le record des 17 titres de Grand Chelem de Federer, les ennemis principaux de Djokovic sont maintenant le temps et, selon ses propres dires, les "forces du karma" qui pourraient le "frapper bientôt".
Mais le tennis se joue à deux. Et Djokovic a besoin d'un vrai rival pour rendre ses matches captivants. Les rivalités John McEnroe et Jimmy Connors ou Federer et Nadal ont captivé l'imagination et poussé les amateurs de tennis à allumer leurs postes. Ce n'est pas tout à fait la même chose de voir Djokovic cliniquement démonter Murray 6-1, en première manche d'une finale de Grand Chelem...
2. Serena n'est pas un robot
Serena Williams domine le tennis féminin au point que quasiment personne ne croyait en Angelique Kerber avant la finale. Mais voilà.. En deux heures et huit minutes à la Rod Laver Arena, l'Allemande a battu la numéro un mondiale à la régulière pour décrocher son premier titre de Grand Chelem, infligeant ainsi à Serena sa première défaite à Melbourne après six victoires. Williams, passé tout près la saison dernière du Grand Chelem calendaire, va devoir encore cravacher avant d'égaliser le record des 22 titres Open de Steffi Graf . D'autant que l'Américaine semble rattrapée par la pression: "Tout le monde s'attend à ce que je gagne tous mes matches, mais même si j'aimerais bien être un robot, je n'en suis pas un", a-t-elle lâché après sa défaite.
3. Le calvaire de Nadal continue
On n'a pas vu grand chose de Rafael Nadal à Melbourne... Et pour cause. Eliminé au premier tour par son compatriote Fernando Verdasco en cinq manches 6-7 (6/8), 6-4, 6-3, 6-7 (4/7), 2-6, l'Espagnol va vite devoir réagir pour éviter la rechute. Au terme d'une année 2015 passée en plein marasme, la pire de sa carrière, Nadal semblait pourtant avoir repris du poil de la bête fin 2015. Il avait d'ailleurs plutôt bien démarré la saison 2016 en atteignant la finale à Doha. Mais sa lourde défaite face à Djokovic avait pointé les limites de ce regain de forme, limites de nouveau visibles lors du match face à Verdasco. Pour Rod Laver , Nadal, longtemps terreur des courts grâce notamment à son coup droit puissant et rapide, a perdu de son agressivité. "Il essaie de garder la balle en jeu au lieu d'attaquer vraiment", selon la légende australienne.
4. Le tennis gangréné par la corruption?
Les affirmations de la BBC et BuzzFeed, très habilement lancées juste avant le début du tournoi, selon lesquelles seize joueurs du Top 50 étaient susceptibles d'être impliqués dans des matches truqués, ont mis sur la table un dossier gênant pour le tennis.
Problème: ces seize noms, dont l'Australien Lleyton Hewitt , ont été obtenus en croisant des donnés statistiques qui n'ont fait qu'isoler des résultats inattendus, sans apporter une quelconque preuve de matches truqués.
Le fléau de la corruption dans le tennis existe bel et bien depuis des années, mais il touche principalement les tournois mineurs et des joueurs de troisième zone. Si Djokovic et d'autres joueurs ont confirmé avoir été approchés lors de leur carrière, rien n'accrédite pour l'instant le fait que le gratin du tennis mondial soit touché.
Après s'être montrés irrités suite aux affirmations de la BBC et BuzzFeed, les responsables du tennis mondial sont parvenus à reprendre la main en annonçant une enquête indépendante sur la corruption et sur des matches truqués du circuit.
5. Ce n'est qu'un jeu
Si Andy Murray a bel et bien échoué pour la cinquième fois dans sa quête d'un titre à Melbourne, le Britannique a pris du recul après sa défaite en finale. Pendant les deux semaines du tournoi, Murray a dû faire face à l'éventuelle arrivée de son premier enfant avec Kim Sears, et au malaise en tribune de son beau-père, l'entraîneur Nigel Sears. "Pour moi, mon enfant est plus important, et ma femme est plus importante, qu'un match de tennis", a-t-il dit pendant le tournoi.