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Serena Williams a décidé jeudi d'écourter sa saison, le corps meurtri et la motivation en berne après son échec-surprise à l'US Open, pour mieux rebondir en 2016 et, pourquoi pas, réussir à 34 ans le Grand Chelem qui vient de lui filer entre les doigts.
L'Américaine, qui n'a plus joué depuis son échec inattendu en demi-finales à New York il y a trois semaines, renonce ainsi aux deux dernières épreuves inscrites à son programme, le tournoi de Pékin et le Masters de Singapour, dont elle est tenante du titre.
"Ce n'est un mystère pour personne que j'ai joué en étant blessée pendant l'essentiel de l'année", explique la N.1 mondiale dans un communiqué, parlant de problèmes à un coude, à un genou, et même au c?ur "après un certain match à Flushing".
Pas question pour autant d'évoquer une quelconque retraite. Si elle s'arrête plus tôt que prévu, c'est pour mieux repartir la saison prochaine.
"Je suis une compétiteuse acharnée. Et je veux jouer aussi bien que je pourrai aussi longtemps que je pourrai. C'est pourquoi je prends les devants et je me retire des tournois de Pékin et de Singapour pour m'occuper comme il le faut de ma santé et pour prendre le temps de guérir. Je prévois de reprendre l'entraînement et de participer à des exhibitions d'ici à la fin de l'année", poursuit-elle.
En vingt ans de présence sur le circuit - elle est pro depuis septembre 1995-, la cadette des Williams n'avait jamais paru plus dominatrice que cette année. Victorieuse en Australie, à Roland-Garros et à Wimbledon, elle avait porté son total à 21 titres majeurs et semblait promise au Grand Chelem, un exploit que personne n'a réussi depuis Steffi Graf en 1988.
- Seulement trois défaites en 2015 -
Mais son rêve s'est effondré contre une rivale totalement improbable, l'Italienne Roberta Vinci , 43e mondiale, qui ne lui avait jamais pris un set lors de leurs quatre duels précédents et n'avait encore jamais dépassé, à 32 ans, les quarts de finale d'un Grand Chelem.
Cette étrange défaite, sa troisième seulement de la saison, a profondément marqué Serena. Il n'est pas surprenant qu'étant passée si près d'un exploit historique elle n'ait pas trouvé la motivation pour prolonger sa saison dans des épreuves de moindre éclat, elle qui a toujours su choisir ses objectifs (cette année, elle n'a joué que onze tournois et a déclaré forfait trois fois en cours d'épreuve, à comparer aux quinze compétitions disputées par la N.2 mondiale Simona Halep ). Son entraîneur, le Français Patrick Mouratoglou, avait d'ailleurs laissé entendre il y a quelques jours cette issue.
On devrait donc retrouver Serena, avec l'étiquette de favori N.1, à l'Open d'Australie mi-janvier. Même si elle a toujours affirmé que les records ne l'intéressait pas et que son moteur restait le plaisir de jouer et de gagner, il ne lui déplairait certainement pas de dépasser Steffi Graf , qui n'a qu'un titre majeur de plus qu'elle, voire de devenir la championne la plus titrée de l'histoire, hommes et femmes confondus, si elle dépassait l'Australienne Margaret Court-Smith (24).