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Jamais un match du deuxième tour n'avait été autant attendu dans l'histoire d'Indian Wells: après 14 années de boycott, Serena Williams a renoué vendredi avec le tournoi californien où elle avait vécu en 2001 "l'un des pires moments" de sa carrière.
A entendre les clameurs et l'excitation de la foule, dont les milliardaires Larry Ellison et Bill Gates, lorsqu'elle est apparue sur le Stadium N.1, Serena Williams aurait pu croire qu'elle allait disputer une finale.
Contre la Roumaine Monica Niculescu, la N.1 mondiale ne faisait pourtant que son entrée en lice dans le tournoi le plus prestigieux et le mieux doté après les quatre Grands Chelems et le Masters.
Un premier match quasiment historique puisqu'il mettait fin à quatorze années de boycott par la famille Williams, victime, selon elle, en 2001 du racisme des riches spectateurs très majoritairement blancs d'Indian Wells.
Devant l'une de ses s?urs, en pleurs, et sa mère, le regard caché par des lunettes de soleil, --mais en l'absence de son père Richard et de Venus qui ne participe pas à l'épreuve -- Williams, 33 ans, a reçu un accueil triomphal et n'a pas pu retenir ses larmes.
Quatorze années plus tôt, le public l'avait conspuée lors de sa finale remportée face à la Belge Kim Clijsters : il lui avait fait payer le forfait de dernière minute de sa s?ur aînée qui devait l'affronter en demi-finale la veille et qui aurait été arrangé par leur entraîneur de père.
Jusqu'à ce début d'année 2015, Serena et les siens avaient juré de ne plus mettre les pieds à Indian Wells, avant de changer d'avis: "en quatorze ans, beaucoup de choses ont changé, l'heure était venue de tourner la page", a-t-elle expliqué.
-'J'ai déjà gagné'-
Ce qui ne l'a pas empêchée d'appréhender ce retour: "Je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre, mais je ne m'étais pas préparée à cet accueil. J'ai été submergée par mes émotions, mais c'était quelque chose qui m'a fait incroyablement du bien", a-t-elle expliqué.
Durant cette rencontre émaillée de 48 fautes directes et conclue en un peu plus de deux heures (7-5, 7-5), elle n'a pas pratiquée son meilleur tennis, loin s'en faut, mais elle retient surtout la portée symbolique de la journée.
"C'est l'un des grands moments de ma carrière", a souligné la joueuse qui, durant ce boycott de 14 ans, a cumulé sur d'autres terrains 55 titres, dont 18 majeurs.
"J'ai le sentiment d'avoir déjà gagné ce tournoi. Je n'ai pas l'impression qu'il faille que je soulève le trophée pour considérer avoir réussi ce tournoi", a ajouté la lauréate de l'Open d'Australie 2015, son 19e titre du Grand Chelem.
"Etre simplement ici est déjà une victoire: pas seulement pour moi, mais pour beaucoup d'autres personnes", s'est-elle félicitée.
Au prochain tour, l'Américaine sera opposée à la Kazakhe Zarina Diyas, 32e mondiale qu'elle n'a jamais affrontée.
"Je crois qu'il y aura encore beaucoup d'émotion. Il faudra attendre Miami (le tournoi qui suit celui d'Indian Wells au calendrier, NDLR) pour que je redevienne relax", a-t-elle conclu.
La troisième journée du tournoi féminin a vu la qualification de la finaliste malheureuse de l'édition 2014, la Polonaise Agnieszka Radwanska .
Les choses sérieuses dans le tableau masculin commencent samedi avec les débuts de Novak Djokovic , le tenant du titre, et d' Andy Murray .
Cinq Français(es) figurent au programme de cette journée dont Caroline Garcia qui vient de disputer, et de perdre, deux finales en deux semaines.