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Adrian Mannarino dispute mardi à Miami, pour la deuxième fois en treize jours, un 8e de finale de Masters 1000, signe des nets progrès de ce joueur au jeu et au parcours atypiques.
Stoppé par le N.4 mondial Andy Murray à Indian Wells (Californie), Mannarino peut viser à partir de 10h50 locales (16h50) plus haut contre Dominic Thiem , 52e mondial et grand espoir du tennis autrichien aussi talentueux qu'imprévisible.
"Contre Murray, je me suis rendu compte que j'avais de quoi embêter un joueur de très haut niveau même si le score était assez sec (6-3, 6-3)", assure le Parisien de 26 ans.
Depuis le début de l'année, "Manna", fils d'un professeur de tennis de la région parisienne, va de découverte en découverte.
Il a disputé (et perdu) sa première finale d'un tournoi ATP, à Auckland, il n'a jamais été aussi loin en Masters 1000, la catégorie de tournois la plus importante après ceux du Grand Chelem, il frappe aux portes du Top 30 mondial (32e cette semaine, son meilleur classement) et il a battu son premier Top 10, Stan Wawrinka (N.8), battu 7-6 (7/4), 7-6 (7/5) au 3e tour.
"C'est un bon joueur, talentueux, avec des frappes à plat qu'on n'a pas souvent l'habitude de voir, en plus il est gaucher", analysait après sa défaite le Suisse, vainqueur de l'Open d'Australie 2014.
Peu connu du grand public, Mannarino avait, avant cette année, frappé les esprits en atteignant les 8e de finale à Wimbledon en 2013, ce qui reste son meilleur résultat dans un tournoi du Grand Chelem.
- 'Une touche plus offensive' -
Sa belle progression --il était 101e en juillet 2014--, il la met sur le compte de son travail: "Je suis quelqu'un qui a besoin d'en faire beaucoup à l'entraînement pour être en confiance. Il n'y a pas eu d'énorme déclic, si ce n'est une touche plus offensive dans mon jeu, car cela faisait un certain temps que je jouais de la même manière", relève-t-il.
"En ce moment, j'ai des fois l'impression d'y aller les yeux fermés et cela rentre souvent: quand ça marche comme ça, il ne faut pas se poser de questions et essayer de surfer sur cette vague positive", poursuit celui qui a longtemps traîné la réputation d'un joueur nonchalant.
Son association avec Eric Prodon débutée au printemps 2014 lui a aussi apporté plus de sérénité alors qu'il a, de son propre aveu, "trop souvent pété les plombs en match par le passé".
"C'est un joueur assez atypique, de caractère, il faut vraiment le comprendre, admet son entraîneur, ancien 83e mondial, âgé de 33 ans. Il a fallu aussi qu'il comprenne sur le long terme que rien n'est jamais acquis malgré sa petite patte et son talent".
Le plus grand changement est d'ordre mental: "On a beaucoup travaillé pour qu'il ait une attitude de guerrier: il avait tendance à être instable, plutôt négatif. Il est plus fort, plus courageux, il se met à oser un peu plus sur le terrain", apprécie Prodon.
Mais le meilleur est peut-être encore à venir pour celui qui écumait encore les challengers, le circuit secondaire où il a conquis cinq titres en 2014 pour amasser des points précieux pour son classement ATP.
"L'objectif, c'est d'être dans le Top 30 pour être tête de série à Roland (Garros) et surtout à Wimbledon, car il adore le gazon", espère son entraîneur.