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La Fédération française de tennis vit une période mouvementée: après l'éviction d'Arnaud Clément du poste de capitaine de Coupe Davis, remplacé par Yannick Noah , et l'enquête du ministère des sports, le limogeage du directeur général Gilbert Ysern a créé de nouveaux remous et sera au c?ur de l'assemblée générale de ce week-end.
Directeur général depuis 2008, parallèlement directeur du tournoi de Roland-Garros, Ysern, 59 ans, a dû quitter les locaux de la Fédération le 4 février, après des semaines de tension avec son président Jean Gachassin.
"Une procédure pouvant aller jusqu'au licenciement a été initiée à l'égard de Gilbert Ysern", avait indiqué l'instance dirigeante du tennis français, confiant l'intérim à Jérémy Botton, directeur général délégué.
Quelques voix se sont élevées en interne après ce nouvel épisode d'une longue série qui ébranle la FFT depuis l'été dernier.
"Je ne suis pas à l'aise avec ce qui se passe à la Fédération française ces derniers temps. Je voudrais délivrer un message assez simple: encore une fois, c'est-à-dire comme dans le cas de la destitution d'Arnaud Clément l'été dernier, la manière me paraît, au minimum, brutale", a réagi Gilles Simon jeudi dans les colonnes de l'Equipe.
Julien Benneteau , qui avait peu goûté aussi l'éviction de Clément, s'est rangé du côté de son partenaire de Coupe Davis par le biais d'un tweet le même jour: "Totalement d'accord avec @GillesSimon84 dans @lequipe aujourd'hui sur ce qui se passe en ce moment à la FFT...".
- "Mise à pied assez violente" -
"Je ne me prononcerai pas sur le fond, car je ne connais pas l'ensemble des pièces du dossier. Ce que je peux dire, c'est que j'ai été choqué par la forme. La mise à pied de Gilbert Ysern s'est effectuée de manière assez violente", a pour sa part affirmé à l'AFP Jean-Pierre Dartevelle, vice-présidente de la FFT.
"Nous avons été prévenus par un mail du président sans la possibilité d'en parler ou d'échanger avant au sein du bureau fédéral", souligne ce dernier, qui pourrait se porter candidat à la succession de Gachassin lorsque son mandat arrivera à échéance dans un an.
Pour l'heure, le président de la FFT n'a pas souhaité s'exprimer dans la presse. Il est toutefois prévu qu'il clarifie les choses samedi lors d'un bureau fédéral extraordinaire qui précédera l'assemblée générale.
"Il dira pourquoi il devait prendre cette décision. Plusieurs éléments nous permettent de penser que c'était la seule et la bonne décision. Gilbert Ysern a outrepassé son rôle et est allé au-delà des missions qui lui étaient confiées", explique à l'AFP Stephan Post, membre du comité directeur de la FFT et président de la Ligue Dauphiné-Savoie.
- Manques de communication -
En décembre, le président Gachassin avait sévèrement recadré son DG dans un entretien à l'Equipe, confirmant avoir hésité à le licencier en novembre. "Aujourd'hui, c'est assez glacial entre nous. Je respecte sa fonction. Il doit respecter la mienne. Les dirigeants dirigent et les permanents mettent en oeuvre les décisions du bureau fédéral et du comité de direction", avait-il déclaré, évoquant notamment des dysfonctionnements et manques de communication lors du licenciement de Clément en septembre.
Plus récemment, les relations entre M. Ysern d'un côté et de l'autre Jean Gachassin et Bernard Giudicelli, secrétaire général de la FFT et candidat "naturel" à la succession de ce dernier en février 2017, se sont encore tendues. En cause, la remise au ministère des Sports d'un rapport de l'inspection générale de la jeunesse et des Sports épinglant la gestion de la Fédération.
Les retards successifs pris par le projet d'extension de Roland-Garros annoncé par la FFT en 2011, que M. Ysern a piloté en tant que directeur général du tournoi, ont dû aussi peser dans la balance. Contacté par l'AFP, l'intéressé n'était pas joignable dans l'immédiat.