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Les joueurs de l'équipe de France de Coupe Davis, qui affrontent la Suisse en finale du 21 au 23 novembre à Villeneuve d'Ascq, ont été biberonnés à cette compétition à part, qui excite leur imagination et nourrit leur ambition.
Le N.1 français Jo-Wilfried Tsonga est le plus prolixe à l'heure d'évoquer ses souvenirs de Coupe Davis. "Pour moi, le tennis c'est la Coupe Davis", lâche-t-il sans ambages.
Sa trajectoire sportive a été dessinée par la victoire des Bleus, avec Arnaud Boetsch et Cédric Pioline en simple, et Guy Forget en double, en 1996 à Malmö, face à la Suède de Stefan Edberg et Thomas Enqvist .
"Il y a des souvenirs auxquels je pense souvent, en particulier cette finale à Malmö", explique-t-il. "C'est un peu ce qui m'a fait choisir le tennis, parce que je n'avais pas l'habitude de regarder le tennis à la télé."
La passion du Manceau, âgé de 11 ans en 1996, était jusqu'alors le football. "Il n'y avait pas beaucoup de tennis à la télé à l'époque, et un soir en revenant du foot, j'ai vu ce match. Je me suis dit : +Waouh, c'est sympa le tennis+."
"La Coupe Davis, c'est toujours quelque chose qui m'a poussé dans ma carrière", ajoute Tsonga, qui avoue une petite "peur" avant cet événement majeur.
"Etre devant un événement aussi gros, ce n'est pas anodin, dit-il. Pour ma part c'est un rêve de gosse. Il ne reste plus qu'une marche, qui est relativement haute. J'espère que je vais être à la hauteur et qu'on va relever le défi avec cette équipe."
Plus que la victoire de Guy Forget et Henri Leconte en 1991 face aux Etats-Unis, 59 ans après le dernier sacre des "Mousquetaires", c'est la mémoire de 1996 qui hante la génération Tsonga.
"Je me rappelle du match d'Arnaud Boestch contre (Nicklas) Kulti. Je ne sais plus quel âge j'avais. Mais les trois balles de match, c'est un des souvenirs qui me restent en tête", raconte Gilles Simon .
Boetsch avait apporté le point de la victoire au camp tricolore, lors du cinquième match décisif, en dominant Kulti 10-8 dans le cinquième set et après avoir sauvé trois balles de match.
- 'Un Grand Chelem collectif' -
Richard Gasquet se souvient avoir regardé sur cassettes les deux sacres de 1991 et 1996, et s'être déplacé avec son père pour deux finales perdues, en 1999 à Nice contre l'Australie et en 2002 à Bercy face à la Russie.
Le dernier "Saladier d'argent" remporté par la France date de 2001. Les Bleus s'étaient imposés en Australie, à Melbourne, grâce essentiellement à Nicolas Escudé, qui après avoir battu d'entrée le N.1 mondial de l'époque Lleyton Hewitt , avait dominé Wayne Arthurs lors du match décisif.
Arnaud Clément, l'actuel capitaine tricolore, est toujours imprégné de cet exploit, lui qui s'était vu préférer Escudé et Sébastien Grosjean, après avoir joué tous les tours précédents.
"J'ai cette image de Nicolas, de +Scud+ à Melbourne, qui tombe sur le dos après la balle de match contre Arthurs et qui nous ramène le Saladier. Cette image là est très forte. Ce dernier point est gravé et c'est l'un des moments les plus forts dans ma carrière", se souvient-il.
Gaël Monfils, lui, a découvert plus tardivement la Coupe Davis, mais l'esprit de cette compétition sans pareil convient à merveille à son tempérament.
"C'est un Grand Chelem avec ses potes, pour son pays, c'est une victoire pour tout le monde, qui fait du bien à tout le monde", observe-t-il. "Ca ressemble à un Grand Chelem collectif."
Il a encore en tête la défaite en finale de 2010, en Serbie, et ne veut pas revivre semblable désillusion.
"Aucun d'entre nous n'a gagné de grand Chelem, et c'est aussi puissant de gagner une Coupe Davis qu'un Grand Chelem", juge-t-il. "Ca fait longtemps que la France n'a pas gagné, ce serait la consécration du tennis français en général."