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Alors que la Fédération française de tennis est secouée par des soupçons de malversation, la bataille pour la succession de Jean Gachassin à sa tête est lancée: son bras droit Bernard Giudicelli a officialisé sa candidature samedi après celles de Jean-Pierre Dartevelle et du challenger Alexis Gramblat.
Le successeur de Jean Gachassin, qui n'a pas souhaité briguer de troisième mandat, aura la lourde tâche d'impulser une dynamique nouvelle dans la deuxième fédération sportive du pays (plus d'un million de licenciés), qui fait l'objet depuis le 19 mars d'une enquête judiciaire sur fond de présomptions de malversations, de trafic d'influence et de trafic de billets de Roland-Garros.
"La FFT est attaquée. On ne vit pas bien cette situation parce que ce n'est pas nous. Des informations fausses se cristallisent", estime Bernard Giudicelli qui souhaite notamment "restaurer la réputation de la FFT et de Roland-Garros" s'il est élu le 11 février prochain.
"Notre fédération a besoin de tourner une page, de se renouveler, de puiser dans la richesse des acteurs du tennis français", souligne le secrétaire général de la FFT.
Âgé de 58 ans, celui qui est aussi le président de la Ligue de Corse est présenté comme le favori du scrutin. Parmi ses rivaux: l'un de ses partenaires à la fédération, le vice-président Jean Pierre Dartevelle, 66 ans, qui dit vivre assez mal "cette période troublée" et souhaite que "l'on retrouve de la sérénité".
"Je suis un adepte d'une gestion collégiale, la plus conviviale et transparente possible. J'ai toujours travaillé en équipe et je souhaite que ce soit le socle de ma candidature", souligne cet ancien footballeur professionnel, dirigeant fédéral dans le tennis depuis 1992.
- Elu pour quatre ans -
De son côté, Alexis Gramblat, 38 ans, "(n'est) pas de l'establishment", selon ses termes. Vice-président du tennis club de Paris, il prône le "renouvellement". L'affaire touchant la fédération et son président Jean Gachassin l'a convaincu de se présenter.
"Il y a un réel besoin de réhabiliter le tennis dans l'opinion publique et vis-à-vis des passionnés. Cela ne se fera qu'avec une gouvernance plus moderne, plus éthique, plus morale", juge ce jeune avocat, défenseur de plaignants en 2009 lors du procès de l'ancien président Christian Bîmes (1993-2009), reconnu coupable de prise illégale d'intérêts.
Un vaste chantier attendra le futur président de la FFT, qui sera élu pour quatre ans par des grands électeurs désignés eux-mêmes par un vote au sein des comités départementaux et des ligues.
Car l'affaire des soupçons de malversation n'est pas le seul souci de la fédération. Le blocage du projet d'extension de Roland-Garros, nécessaire pour que le tournoi demeure compétitif, en est un autre.
Le renvoi brutal en février de l'ancien directeur général Gilbert Ysern, qui suivait cet épineux dossier, a ajouté un peu plus d'agitation dans les rangs de la FFT. Le limogeage de l'ancien capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis Arnaud Clément, en septembre, au profit de Yannick Noah , avait aussi créé des remous dans une fédération qui attend toujours un successeur au dernier lauréat de Roland-Garros.
Réunir les conditions pour former des champions sera justement l'une des autres missions du successeur de Jean Gachassin.