Happy Birthday : |
Une décision "risquée", "douloureuse", qui nécessite "beaucoup de courage": est-ce d'une partie de roulette russe que parlent ces joueurs de tennis? Non: d'un changement de raquette, choix tout sauf anodin qu'a fait Rafael Nadal avant le tournoi de Monte-Carlo.
Changer d'outil de travail est en règle générale nécessaire dans la carrière d'un tennisman pour faire évoluer son jeu. Pour Nadal, en nette amélioration à Monaco après un début de saison décevant, l'enjeu est d'améliorer ce lift si particulier qui a fait de lui le roi incontesté de la terre battue.
"Je n'avais pas changé de raquette depuis très longtemps, mais il n'y avait pas eu assez de temps pour la préparer. Elle est différente. Les espaces entre les cordes sont un peu plus grands que sur l'ancienne", avait expliqué le Majorquin en début de tournoi.
Avec cette raquette, l'octuple lauréat du tournoi et nonuple vainqueur de Roland-Garros est, "en théorie", censé gagner en puissance et perdre un peu en contrôle. Lors de ses trois premiers matches, contre Lucas Pouille, John Isner puis David Ferrer , sa nouvelle raquette lui a réussi.
Mais en changer reste un bouleversement pour un tennisman et "c'est toujours risqué", a admis l'Espagnol.
Roger Federer , au beau milieu d'une année 2013 chaotique, avait lui aussi décidé d'opter pour un autre modèle, avec un tamis plus large. La transition, rendue encore plus compliquée par ses problèmes de dos, avait pris un peu de temps.
Le recordman des titres en Grand Chelem (17) avait essuyé trois défaites inattendues: en demi-finale à Hambourg contre l'Argentin Federico Delbonis, dès son entrée en lice à Gstaad contre l'Allemand Daniel Brands, puis en huitième de finale à l'US Open contre l'Espagnol Tommy Robredo .
- Un an de rodage -
Le maître suisse n'est pas le seul à avoir connu des soucis. Novak Djokovic a eu "besoin de plus d'un an" pour trouver la raquette adéquate et s'y habituer après avoir changé d'équipementier en 2009. "C'est une décision difficile à prendre. Il faut avoir beaucoup de courage et être sûr à 100% que c'est la bonne décision", souligne le Serbe.
Qu'est-ce qui peut pousser un joueur à remiser son ancienne raquette au placard? "Le manque de confiance, le manque de victoires", estime Djokovic. "Quand vous ne vous sentez plus sûr de vous sur le court, vous commencez à réfléchir et à trouver des excuses. La raquette, les gens autour", ajoute-t-il.
"C'est la période la plus douloureuse pour un joueur", estime le Bulgare Grigor Dimitrov . "Je pense que tout le monde passe par là au moins une fois dans sa carrière", ajoute le 11e mondial, pour qui cela reste une "question de sensation personnelle".
Mais la raquette ne change pas le fond du problème pour Nadal. "Si je perds, il n'y a pas d'excuses avec la raquette, le cordage, les chaussures, rien. La personne qui rend les choses possibles, c'est moi", explique le Majorquin. "Si je dois changer la dynamique de cette année, c'est à moi de trouver le moyen. Personne ne le fera pour moi".