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La finale féminine de Roland-Garros marquera samedi (15h00, 13h00 GMT) les retrouvailles entre l'immense championne Serena Williams et la jeune "pépite" du tennis Garbiñe Muguruza, une héritière possible de l'Américaine.
La N.1 mondiale, triple lauréate à Paris (2002, 2013, 2015), sera la favorite de ce choc générationnel, à la faveur de son plantureux palmarès mais aussi de son bilan face à la nouvelle coqueluche de la WTA.
L'inusable Américaine (34 ans) a remporté trois de ses quatre confrontations contre la joueuse hispano-vénézuélienne: la dernière à Wimbledon en finale (6-4, 6-4) l'an passé.
Et cela fait dix-sept ans que la cadette des soeurs Williams empile les trophées majeurs. Une nouvelle victoire porterait son total à vingt-deux, comme l'Allemande Steffi Graf f. Il ne lui en manquerait alors plus que deux pour égaler le record de l'Australienne Margaret Court (24).
Quand elle souleva le premier, en 1999 à l'US Open, Muguruza n'avait pas encore fêté ses six ans.
A l'heure où le tennis féminin peine à se trouver de nouvelles têtes d'affiche, derrière la reine Serena et Maria Sharapova (suspendue pour dopage), la N.4 mondiale aspire à prendre le relais à 22 ans.
Cette joueuse élancée (1,82 m, 73 kg), puissante au service et en coup droit, a suivi une progression constante au classement depuis son coup d'éclat il y a deux ans à Roland-Garros face à ... Serena Williams (6-2, 6-2 au 2e tour).
- 1-0 pour Muguruza à Paris -
A 20 ans, l'Espagnole, née à Caracas d'un père basque et d'une mère vénézuélienne, n'était que 35e mondiale. Mais elle avait survolé la partie contre la N.1 de la WTA, qui allait vivre des mois difficiles, marqués par des contre-performances, coups de déprime, fatigue physique, avant de retrouver son meilleur niveau lors de l'US Open.
"Je déteste perdre. Mais j'ai beaucoup appris de cette défaite. Cela m'a permis d'avancer", a souligné l'Américaine après son succès en demi-finales contre la Néerlandaise Kiki Bertens (7-6 (9/7), 6-4) vendredi.
Cette année-là, Muguruza s'était arrêtée en quarts à Roland-Garros. Mais c'est véritablement à partir de l'été 2015 que l'Espagnole a décollé: finale à Wimbledon, victoire au tournoi de Pékin, un gros morceau, et demi-finale au Masters; elle a bondi en quelques mois de la 20e place mondiale au top 4.
La suite a été un peu plus compliquée, puisque jusqu'au tournoi de Rome, deux semaines avant les Internationaux de France, elle n'avait joué aucune demi-finale cette saison. Mais, après une entrée en matière un brin laborieuse contre la Slovaque Anna-Karolina Schmiedlova (3-6, 6-3, 6-3), la machine s'est remise en route.
- Problème d'adducteurs pour Serena ? -
Muguruza n'a alors plus lâché le moindre set, y compris en demi-finales contre la "marathonienne" australienne Samantha Stosur (finaliste en 2010), dominée 6-2, 6-4. "La fin du match a été tendue", a toutefois souligné l'Espagnole, qui s'est crispée au moment de conclure. Elle devra éviter ce genre de stress pour succéder à Arantxa Sanchez, seule Espagnole titrée à Roland-Garros (1989, 1994, 1998).
Si elle n'a aussi laissé qu'un set en route, Serena Williams a pour sa part dû davantage batailler: contre la Française Kristina Mladenovic au 3e tour (6-4, 7-6 (10/8)), face à la Kazakhe Yulia Putintseva (5-7, 6-4, 6-1) en quarts, puis contre la révélation Bertens (7-6 (9/7), 6-4).
Le paramètre de la fatigue pourrait peser pour la N.1 mondiale, contrainte de jouer un quatrième jour d'affilée samedi en raison de la pluie qui a fortement perturbé cette seconde semaine, alors que Muguruza a pu se reposer jeudi. Serena Williams a-t-elle des soucis aux adducteurs comme l'a laissé entendre Marion Bartoli ?
"J'ai entendu dire qu'elle avait dit cela. Il faut que j'aille la voir pour lui demander", a dit en conférence de presse la N.1 mondiale, peu loquace sur ses éventuels pépins physiques. L'an passé, un état grippal ne l'avait pas empêchée de s'emparer pour la troisième fois de la Coupe Suzanne Lenglen .