Happy Birthday : |
Elle a 20 ans, un visage d'adolescente, un tempérament de feu et un corps très rond: Taylor Townsend est une joueuse de tennis comme il en existe peu, qui se fiche du qu'en-dira-t-on.
La jeune Américaine est ravie d'être à Paris, pour son troisième Roland-Garros. La veille de son entrée en lice, elle s'est offert un plaisir dans la capitale de la gastronomie.
"On est allé à L'Entrecôte et on a mangé un steak frites. C'était vraiment bon", raconte Townsend dans un entretien à l'AFP.
Le restaurant est un lieu incontournable pour les touristes américains. Taylor Townsend n'a pas voulu manquer ça, accompagnée de son entraîneur, Donald Young Senior, avec qui elle partage une grande complicité depuis qu'elle a quatre ans.
Installée dans un sofa, elle répond aux questions avec bonhomie. Et ne se démonte pas quand elle parle de son physique.
"Je n'ai jamais été un petit modèle, même quand j'étais bébé ! Monsieur Young peut en témoigner !", lance-t-elle dans un éclat de rire en montrant son coach, assis près d'elle et qui sourit.
Taylor Townsend mesure 1,70 m, ce qui n'est pas vraiment grand dans le monde du tennis. Et la jeune femme est très en chair. Ce qui fait causer sur le circuit.
"Je m'en fiche pas mal de ce qui se dit sur le circuit, je sais que c'est un truc qui tourne. Mais une fois que j'ai joué et gagné, qui s'en soucie ?", résume cette battante.
- 'Je ne pourrai jamais changer mon corps' -
"Les adversaires me regardent en se disant que je serai incapable de bouger et me font des amorties, pensant que je n'arriverai pas à monter au filet", relate-t-elle sans tristesse ni ranc?ur.
"Tout ça, ce n'est pas important. Ce qui compte vraiment, c'est l'envie et l'énergie que je mets sur un court parce que c'est avec ça qu'on gagne."
Taylor Townsend a tiré une force mentale incroyable de sa différence. Elle n'a pas oublié ce coup terrible porté par sa fédération en 2012. L'institution a refusé de prendre en charge sa participation au tournoi juniors de Roland-Garros - alors qu'elle était N.1 mondiale de la catégorie - prétextant une inquiétude quant à sa santé.
"Je ne pourrai jamais changer mon corps, je ne ferai jamais 1,85 m ! Je m'accepte comme je suis et je travaille dur pour réussir", rappelle-t-elle.
Née à Chicago, Taylor Townsend n'a jamais fait que du tennis. Ses parents l'avaient prévenu : "Tu dois faire un sport, n'importe lequel, mais fais un sport pour avoir une bourse universitaire. On ne pourra pas payer tes études."
Elle a été inspirée par le fils de son entraîneur, Donald Young Junior, de six ans son aîné et toujours sur le circuit pro.
Enjouée et drôle, elle peut être terrible sur un court quand elle perd. "Oh mon dieu ! Je déteste perdre, c'est le pire sentiment qui puisse exister. Je deviens folle !", reconnaît-elle.
L'Afro-Américaine ne tient pas en place mais de retour à la maison, à Atlanta, elle aime bien faire la grasse matinée, cuisiner et s'occuper de sa petite s?ur, âgée de deux ans.
Elle rêve de devenir N.1 mondiale... et d'avoir un chien ! "Ce serait la meilleure chose qui puisse m'arriver", dit-elle avant de partager un fou rire avec Monsieur Young.