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Boucler enfin le "Grand Chelem en carrière" pour l'un, égaler le record de titres majeurs pour l'autre: Novak Djokovic et Serena Williams tenteront de relever à Roland-Garros des défis qui changeraient leur place dans l'histoire du tennis.
Les N.1 mondiaux n'en sont pas à leur premier essai. Titulaire des trois autres levées du Grand Chelem depuis 2011, le Serbe a déjà échoué à quatre reprises dans sa tentative pour compléter sa collection à Paris, dont trois fois en finale (2012, 2014, 2015).
L'an passé, alors qu'il avait enfin terrassé Rafael Nadal en quarts de finale, il s'est crispé au moment de saisir la Coupe des Mousquetaires, laissée au Suisse Stan Wawrinka , lequel est depuis rentré dans le rang.
Sur les épaules de Djokovic, 29 ans dimanche, la pression est donc colossale. Même s'il affirme le contraire - "je suis là encore pour de longues années et j'aurai d'autres chances à Paris", a-t-il dit en substance en préambule au tournoi - il ne peut pas ignorer qu'en tennis le déclin arrive souvent sans prévenir et que les occasions manquées parfois ne se représentent pas.
- Signes de fragilité -
Est-ce la raison pour laquelle il est apparu de plus en plus nerveux au fil de la préparation sur terre battue ? On l'a vu agacé, contre l'arbitre et contre lui-même, en finale à Rome, où il a été dominé par Andy Murray dimanche dernier. La semaine précédente, c'était lui qui avait battu le Britannique pour le titre à Madrid, difficilement.
Auparavant, on avait déjà noté des signes de fragilité, même en ne tenant pas compte de sa défaite d'entrée à Monte-Carlo contre le 55e mondial, survenue après une tournée américaine triomphale (Indian Wells, Miami) et exténuante. Cette gifle 6-0 encaissée à Rome contre Thomaz Bellucci (avant de gagner), ces difficultés face à Kei Nishikori à Madrid et à Rome et surtout cette défaite contre Murray, une première sur terre battue, n'étaient-elles que des péripéties ou les prémices de déboires à venir ?
En tout cas, le contexte apparaît plus difficile pour lui que la saison dernière car la concurrence a haussé le ton. Ils sont cette année trois à partager presque à parts égales le statut de favori: Djokovic, Nadal et Murray.
L'Espagnol, vainqueur de son premier titre important depuis deux ans à Monte-Carlo mi-avril, s'est rapproché de son meilleur niveau et vise un dixième sacre à Roland-Garros, où il fêtera ses 30 ans le 3 juin. L'exploit serait unique car personne, ni chez les hommes ni chez les femmes, n'a jamais gagné aussi souvent un tournoi du Grand Chelem.
- La vie sans Federer -
Andy Murray a franchi un palier sur terre battue, une fois remis des émotions de sa première paternité au mois de février. Demi-finaliste à Monte-Carlo, finaliste à Madrid, sacré à Rome, vainqueur de Nadal en Espagne et de Djokovic en Italie, l'Ecossais, âgé de 29 ans, n'a jamais abordé le tournoi parisien en aussi bonne position. Et le tirage au sort l'a isolé dans la partie inférieure du tableau, alors que les deux autres cadors devraient s'affronter dès les demi-finales.
Chez les messieurs, l'édition 2016 a déjà une place à part car c'est la première épreuve du Grand Chelem à laquelle Roger Federer ne participe pas depuis 1999. Souffrant du dos, le Suisse s'est résigné à figer à 65 son record des tournois majeurs disputés d'affilée.
Elle pourrait rester dans l'histoire chez les femmes si Serena Williams , tenante du titre, égale le record des 22 trophées de Steffi Graf (dans l'ère Open, c'est-à-dire depuis 1968, le record absolu appartenant à l'Australienne Margaret Court-Smith avec 24).
L'Américaine, âgée de 34 ans, en sera à sa troisième tentative après ses échecs inattendus à l'US Open dès les demi-finales, contre l'Italienne Roberta Vinci , puis à l'Open d'Australie en finale face à l'Allemande Angelique Kerber .
Contrairement à Djokovic, la N.1 mondiale, victorieuse le week-end dernier à Rome du 70e tournoi de sa carrière, n'a guère d'adversaire à sa mesure, si ce n'est Victoria Azarenka , qui l'a battue à Indian Wells cet hiver et qu'elle retrouvera dès les quarts de finale à Paris. Mais la Bélarusse, âgée de 26 ans, a subi une baisse de forme sur terre battue et Roland-Garros est le tournoi majeur qui lui a le moins réussi pour le moment (une demi-finale en 2013).
Dans le camp français, l'espoir est ténu. Gaël Monfils, malade, a dû renoncer et Jo-Wilfried Tsonga arrive à Paris après une préparation perturbée par une blessure aux adducteurs. A Richard Gasquet , Benoît Paire, voire Lucas Pouille, de créer la surprise.