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Adolescent, il arpentait déjà les travées de Roland-Garros: à 51 ans, Guy Forget est désormais le patron du grand rendez-vous français, dont il veut faire "le plus beau tournoi du monde".
L'ancien N.4 mondial (en 1991), nouvel homme fort des Internationaux de France, ne veut rien négliger. Partenaires, médias, public: toutes les populations doivent être dorlotées.
"Il faut que l'expérience soit positive et enrichissante et c'est à ce prix-là qu'on deviendra un jour le plus beau tournoi du monde, celui qui fera le plus rêver les joueurs", explique Forget dans un entretien à l'AFP.
L'ancien capitaine des Bleus (de 1999 à 2012), directeur depuis quatre ans du tournoi de Paris-Bercy, a remplacé au pied levé fin février Gilbert Ysern, débarqué par le président de la Fédération (FFT) Jean Gachassin.
Le tournoi affiche cette année une enveloppe de gains pour les joueurs de 32 millions d'euros - en augmentation de 14% par rapport à 2015 - qui le place à la troisième position des Grands Chelems, derrière l'US Open (37,3 millions d'euros) et Wimbledon (33,6 millions d'euros), mais devant l'Open d'Australie (28,4 millions d'euros).
"Ce serait manquer de lucidité et de pragmatisme de croire que nous sommes les plus grands, les plus beaux, les plus forts et que comme des irréductibles Gaulois, nous sommes les meilleurs. Le tournoi de Roland-Garros doit évoluer avec son temps", argue Forget.
"On se doit d'être ambitieux, ajoute-t-il. Quand je faisais de la compétition, c'était pour gagner, je détestais perdre. Je veux faire de ce tournoi, parmi les quatre tournois du Grand Chelem, celui qui est le plus prestigieux par son histoire, son charme, sa qualité d'accueil."
- S'agrandir, une nécessité -
"Mon challenge est de faire en sorte que cet écrin soit le plus joli dans les années à venir", assure l'ancien lauréat de la Coupe Davis (1991, 1996 comme joueur, 2001 comme capitaine), qui vise l'excellence de Wimbledon.
Le souci à Roland-Garros, c'est le manque cruel de place: 8,6 hectares contre 17,7 pour le complexe du "All England Club". "Les espaces sont trop exigus. Quand il y a une averse en première semaine, les espaces sont congestionnés, on a du mal à circuler dans les travées", reconnaît Forget, qui préfère penser que le tournoi est victime de son succès.
"On vend 450.000 billets sur la quinzaine. Si on avait un stade plus grand avec une capacité d'accueil plus importante, on pourrait vendre 600.000, 700.000 billets", avance-t-il.
Mais voilà, Roland-Garros ne sera jamais vraiment plus grand: 12,8 hectares après les travaux d'agrandissement, pour l'instant suspendus sous la pression de différentes associations de riverains et de défenseurs du patrimoine. "Ce ne sera pas en termes de superficie, c'est le combat qu'on a déjà perdu et qu'on ne gagnera jamais !", souligne-t-il.
Un petit espoir subsiste du côté des Serres d'Auteuil. "Les travaux sont bloqués pour l'instant, on attend une décision du Conseil d'Etat. Si on peut reprendre les travaux, en 2018, il y aurait toute une allée qui mènerait à un court semi-enterré et des zones de restauration qui pourraient désengorger énormément le stade", rappelle Forget.
Forget ne peut attendre si longtemps alors il a déjà planché sur la réfection de certains endroits et l'amélioration de détails. Il a aussi misé sur une valeur bien française, la gastronomie, pour rendre le tournoi plus attractif.
"Les joueurs prennent conscience que ce qui est servi à table est particulier au niveau des saveurs. Il y a d'autres tournois où c'est assez moyen, pour ne pas dire médiocre. Nous, on a envie que ce soit une expérience différente. Il faut que leur périple parisien soit quelque chose d'extraordinaire."