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Quarante-huit défaites pour six victoires: le "Big Four" a été un mur presque infranchissable dans la carrière de Richard Gasquet , qui devra pourtant l'enjamber mardi en battant Andy Murray à Roland-Garros s'il veut atteindre le dernier carré pour la première fois.
Dans le détail, les chiffres sont les suivants: le Français est mené 7 à 3 par Murray, 12 à 1 par Novak Djokovic , 15 à 2 par Roger Federer et 14 à 0 par Rafael Nadal . Gasquet n'a jamais dominé ces quatre cadors en Grand Chelem. Contre Murray, il a perdu quatre fois en quatre matches, dont deux à Paris, en 2010 (cinq sets) et en 2012 (quatre sets).
S'il avait échoué à quatre reprises en huitièmes de finale de Roland-Garros, contre Djokovic (deux fois), Murray et Wawrinka, c'était une question de "niveau" et non pas de "mental", a dit dimanche le Biterrois, pas du genre à se raconter des histoires. Placé devant le même défi, un tour plus tard grâce à sa belle victoire sur le Japonais Kei Nishikori , il devra pourtant se persuader que les statistiques ne donnent pas le résultat d'un match à l'avance.
"Il doit débloquer cette idée qu'il peut battre des joueurs classés dans les cinq meilleurs du monde dans les tournois du grand chelem. Il a souvent perdu contre des gens comme Nadal, des joueurs qui étaient dans leur tête un peu plus forts que lui", dit Eric Deblicker, l'un de ses anciens entraîneurs.
- Jouer le tennis de sa vie -
Il devra aussi jouer le tennis de sa vie, et prendre des risques, comme contre Nishikori, après une interruption par la pluie utilisé par son entraîneur, l'Espagnol Sergi Bruguera , pour l'exhorter à se lâcher. Contre l'Ecossais, l'un des défenseurs les plus coriaces du circuit, doté d'un physique irréprochable, hors de question d'espérer gagner une bataille d'usure.
Libre de pépins physiques, Gasquet a été très bon depuis le début du tournoi, dans un tableau pourtant difficile. Avant Nishikori, personne n'avait pu lui prendre un set, même pas l'espoir australien Nick Kyrgios au troisième tour. Est-ce que ce sera suffisant?
Son entraîneur, double vainqueur de Roland-Garros (1993, 1994), ne cache pas l'ampleur du défi. "Murray est un des joueurs le plus en forme. Il vient de faire une finale à Madrid et il a gagné à Rome. C'est un monstre, surtout en cinq sets. Il a prouvé qu'il peut gagner Roland Garros. C'est un match hyper difficile", juge le Catalan.
Point de vue partagé par Eric Winogradsky, le responsable du haut niveau à la Fédération française de tennis (FFT). "Ce sera une autre paire de manches contre quelqu'un qui va beaucoup moins donner de points que Nishikori; quelqu'un qui a plusieurs atouts, plusieurs armes, plusieurs façons de jouer, qui défend très bien mais qui est capable aussi de prendre le jeu à son compte quand défendre ne suffit plus. Souvenez-vous de son match contre Mathias Bourgue au deuxième tour", dit-il.
Etrangement, Murray a eu les pires difficultés pour franchir les deux premiers tours, à chaque fois en cinq sets, contre le vétéran tchèque Radek Stepanek puis face à Bourgue, un Français inconnu. Mais il monte en puissance; les géants Ivo Karlovic et John Isner , ses deux derniers adversaires, peuvent en témoigner.