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Le cinquième essai était le bon! Après quatre échecs aux portes des quarts de finale de Roland-Garros, Richard Gasquet s'est enfin hissé parmi les huit derniers prétendants, en battant le Japonais Kei Nishikori en quatre sets 6-4, 6-2, 4-6, 6-2, dimanche.
Par rapport aux champions sur lesquels il avait buté lors de ses huitièmes de finale précédents, Novak Djokovic en 2011 et 2015, Andy Murray en 2012 et Stan Wawrinka en 2013, Nishikori était le rival le plus accessible.
Le Biterrois ne voulait pas fêter ses trente ans, dans trois semaines, sans avoir franchi ce palier. Il a saisi l'occasion, magistralement à sa 13e participation. Quand il s'est allongé sur le court central, tout le public, qui l'avait follement soutenu, a senti quel soulagement l'emplissait.
Pour aller en demi-finales, comme à Wimbledon (2007, 2015) et à l'US Open (2013), c'est Murray qu'il va maintenant défier. Il est pour l'instant mené 7 à 3 dans leurs duels, ayant perdu les cinq derniers.
Contre Nishikori, il ne partait pas favori, non pas tellement à cause de la différence de classement (12e contre 6e), mais parce qu'il venait de perdre deux fois en préparation, à Madrid et à Rome, en deux sets. Il savait toutefois comment gagner contre le Japonais, pour avoir remporté leurs six matches des années précédentes, tous sur dur, le dernier à Paris-Bercy en novembre.
"Parler moi de la pluie et non pas du beau temps", pourrait dire Gasquet, car l'averse qui s'est abattue sur Roland-Garros alors que Nishikori menait 4-2 dans le premier set (40-40) a joué un grand rôle dans sa victoire.
- Une averse bienvenue -
Au retour des vestiaires, au bout d'une heure, ce n'était plus le même match. Gasquet a débreaké immédiatement en alignant quatre jeux pour empocher la première manche.
"Sergi (Bruguera, son entraîneur espagnol) m'a poussé. Je me suis dit qu'il fallait que je tienne la cadence, que si je continuais à jouer à deux à l'heure j'allais prendre trois sets", a-t-il dit.
Par la suite, il a largement dominé du fond du court. Nishikori, mal à l'aise face aux grands effets, notamment en revers, qui le faisaient sortir du court, a commis énormément de fautes directes (45, contre seulement 19 du Français).
La perte du quatrième set, un peu malchanceuse car Gasquet, très solide au service, n'avait eu aucune balle de break à défendre depuis la première manche, n'a été qu'un contretemps.
Alors qu'on pouvait craindre qu'il accuse le coup physiquement et mentalement, le Français s'est au contraire envolé, prenant tout de suite le service de Nishikori, puis une deuxième fois pour mener 5 à 1 et conclure en 2h 34 min. Une grande performance quand on sait que le Japonais n'avait perdu que contre Rafael Nadal (à Monte-Carlo) et Novak Djokovic (à Madrid et à Rome) sur terre battue cette saison, et probablement la plus belle victoire de sa carrière à Roland-Garros.
"Le public lui a mis la pression toute la partie, ça m'a fait un bien fou. C'était dur pour Nishikori de jouer avec un public pareil. Je n'ai pas bien démarré mais j'avais à c?ur de bien faire", a dit le dernier Français en lice en remerciant ses supporteurs.