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Inarrêtable, Novak Djokovic a rejoint d'un coup trois légendes du tennis en dominant Andy Murray en trois sets 6-1, 7-5, 7-6 (7/3) en finale de l'Open d'Australie: Roy Emerson au nombre des victoires à Melbourne avec six, Rod Laver et Bjorn Borg à celui des titres majeurs avec onze.
Le Serbe poursuit sur sa lancée de son extraordinaire saison 2015, l'une des plus belles de l'histoire de son sport, et confirme sa mainmise sur le circuit. Il en est désormais à sept tournois remportés d'affilée, dont l'US Open et le Masters, et n'a plus perdu un match à élimination directe depuis le mois d?août.
Il a encore creusé l'écart qui le sépare de ses poursuivants en dominant coup sur coup ses deux principaux, Roger Federer , 3e mondial, en demi-finales, puis Andy Murray , 2e, pour réussir un superbe six sur six en finale à Melbourne après 2008, 2011, 2012, 2013 et 2015.
"Je suis très fier de me retrouver aux côtés de telles légendes de notre sport", a-t-il dit en citant Emerson, qui avait établi le record des victoires à l'Open d'Australie dans les années 1960, et Laver, présent dans les tribunes de l'Arena portant son nom. Égaler l'exploit réalisé à deux reprises par "Rocket Rod", le Grand Chelem, en 1962 et 1969, est d'ailleurs plus que jamais le défi proposé à Djokovic. Il ne lui avait manqué que Roland-Garros pour y parvenir l'an passé.
- 11 fois sur 12 -
Pour l?Écossais, l'histoire se répète aussi, mais dans le mauvais sens. C'était la cinquième fois qu'il disputait la finale de l'Open d'Australie, la quatrième contre Djokovic, et le dénouement a été le même que d'habitude. "J'ai l'impression d'être déjà passé par là", a dit le joueur de 28 ans, la voix tremblante d'émotion. Il va maintenant filer à Londres où son épouse attend leur premier enfant.
Djokovic partait archi favori contre un rival qu'il a maintenant battu onze fois sur leurs douze dernières rencontres, en deux ans et demi. La finale a ressemblé à leurs précédents duels.
Le N.1 mondial a été régulier du fond du court, remarquable en défense et en retour de service, et il a gagné les longs échanges les plus importants. Murray a vu dans quelle impasse il s'engageait en jouant comme le Serbe mais un ton en-dessous. Il a alors essayé de taper plus fort et de monter au filet, mais contrairement à ce qui s'était passé lors des finales de l'US Open en 2012 et de Wimbledon en 2013, cela n'a pas suffi. Djokovic était beaucoup trop solide.
- A l'usure -
Comme souvent entre les deux champions, la partie a été âpre, et même serrée dans les deux derniers sets, mais pas toujours spectaculaire. Ce fut surtout un combat d'usure où les fautes (65 du Britannique, 41 du Serbe) ont été plus nombreuses que les points gagnants.
Les supporteurs de Djokovic ont cru un moment à une victoire éclair après une première manche expédiée en trente minutes et un break réussi au milieu de la seconde. Mais Murray s'est résolu à prendre plus de risques et a recollé au score.
Mais il a fléchi à 5-5 dans un jeu de service qu'il maîtrisait pourtant (40-0). Les cinq points encaissés d'affilée, dont un après un échange de 36 coups de raquette, lui ont fait perdre le deuxième set, c'est-à-dire presque le match contre un adversaire aussi endurant que le Serbe.
Djokovic a fait le break dès le premier jeu du troisième set d'un sublime passing-shot de revers en bout de course, le plus beau coup du match, et on pensait l'issue proche. Murray a eu le mérite de revenir à nouveau mais il s'est sabordé dans le tie-break en faisant deux doubles fautes.
La finale, longue de 2h 53 min, n'a pas été le match le plus compliqué du tournoi de Djokovic, qui a su, en grand champion, élever son niveau de jeu au fil des tours. C'est le Français Gilles Simon qui lui a posé les plus gros problèmes dans un huitième de finale en cinq sets et plus de quatre heures et demie de jeu.