Happy Birthday : |
Gaël Monfils étrenne à l'Open d'Australie son partenariat avec le très méthodique Jan de Witt, son nouvel entraîneur, un pari censé lui permettre d'exploiter son potentiel pour viser un Grand Chelem.
A 28 ans, doté d'impressionnantes qualités athlétiques mais trop inconstant, le Francilien n'a plus de temps à perdre s'il veut un jour réussir là où tous les Français ont échoué depuis le succès de Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.
Plus ou moins livré à lui-même depuis novembre 2012 et sa séparation d'avec Patrick Chamagne, "La Monf" a pris son temps avec de jeter son dévolu sur le technicien allemand.
"C'est très compliqué quand on est joueur de s'occuper de tout. Il était temps", commente Patrick Dominguez, ancien DTN français. "Faire ce choix va l'aider à se responsabiliser un peu mieux", renchérit Thierry Champion , l'un ses anciens coaches.
Entre l'inclassable Monfils, à la réputation de showman et l'Allemand discret et très pointu dans l'analyse des matches, l'union semble presque contre nature.
"C'est un véritable ordinateur qui connaît les joueurs par coeur", dit à son propos Gilles Simon , qui travaille déjà avec lui depuis 2013.
La proximité entre Simon et Monfils, qui s'entraînent souvent ensemble, a aidé. "La Monf" et de Witt ont entamé un rapprochement en août.
A l'US Open, où Monfils a atteint les quarts de finale, puis à Bercy ainsi que lors de la finale de la Coupe Davis perdue contre les Suisses fin novembre, De Witt a continué de le conseiller avant que le joueur n'officialise lui-même leur collaboration en décembre, en répondant à une question sur Twitter.
- La Coupe Davis en référence -
"Gaël a besoin d'être drivé. On l'a vu en finale de la Coupe Davis. Sa victoire contre un Roger Federer , même diminué, doit lui servir de match-référence", souligne Dominguez.
"Il était complètement investi, avec un esprit de conquête permanent. Il refusait de reculer et jouait avec beaucoup d'audace. S'il continue de cette manière, il peut ambitionner de très grandes choses", poursuit-il.
"Il doit effectivement aller de l'avant, abonde Champion. Avec sa frappe de balle en coup droit, il est capable de faire la différence en deux coups de raquette. Mais il doit davantage structurer son jeu".
Pour éviter les blessures qui ont gâché sa progression, Monfils a aussi décidé de s'entourer d'un préparateur physique, Gaétan Olivier. Il doit maintenant faire prendre la mayonnaise avec ses nouveaux "associés".
"Gaël aime bien tester les gens. Il est important que Jan de Witt parvienne à gagner sa confiance sans pour autant tout lui passer, pour l'amener à travailler le plus possible", souligne Champion.
- Se sublimer hors de ses terres -
Pour ce dernier, le technicien allemand ne devra pas en revanche essayer de "changer à tout prix" Monfils en diminuant son "côté showman".
"Gaël adore jouer avec le public et n'est jamais aussi motivé que lorsqu'il joue à Roland-Garros. Cela fait partie de sa personnalité", insiste son ancien entraîneur.
Capable de se transcender à domicile, comme le prouvent ses trois quarts de finale et sa demie joués à Roland-Garros, il éprouve en revanche des difficultés à se sublimer hors de ses terres.
Trois de ses cinq titres, remportés en France (à Metz et deux fois à Montpellier) ainsi que ses deux finales de Masters 1000 à Paris-Bercy peuvent aussi en témoigner.
Ce sera l'un des chantiers de Jan de Witt qui tente déjà d'améliorer son jeu d'attaque. "La nuit m'aide à méditer, c'est dans ces moments que je me dis que je vais changer", écrivait récemment Monfils sur Twitter en citant le rappeur Maître Gims.
Il aura l'occasion de le montrer dès mardi à Melbourne face à son compatriote Lucas Pouille.