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L'hécatombe s'est poursuivie chez les Français vendredi à l'Open d'Australie lors d'une journée marquée par l'élimination de Roger Federer , mis K.O par l'un de ses souffre-douleurs, le Suisse ne verra pas les demi-finales, du jamais-vu depuis douze ans.
Le champion helvète n'avait plus perdu avant le dernier carré à Melbourne depuis janvier 2003. C'était une autre époque, où il n'avait pas encore remporté un seul de ses dix-sept trophées majeurs, record absolu chez les messieurs.
Quatre fois titré aux Antipodes (2004, 2006, 2007 et 2010), le N.2 mondial a vécu sa deuxième grosse désillusion en dix ans, presque comparable à sa sortie de piste au deuxième tour de Wimbledon en 2013, où il avait été vaincu par un inconnu, l'Ukrainien Sergiy Stakhovsky .
Presque, parce que cette année-là avait été des plus noires pour le seigneur bâlois, alors que les voyants étaient au vert en ce début d'année 2015. "Rodgeur" avait en effet entamé la saison par un 83e titre - et une 1.000e victoire - à Brisbane après avoir terminé la précédente avec une Coupe Davis historique.
Cette élimination (6-4, 7-6 (7/5), 4-6, 7-6 (7/5)) est d'autant plus inattendue que son bourreau du jour, l'Italien Andreas Seppi, ne l'avait jamais battu en dix matches, parvenant seulement à lui chiper un set en 2012, à Doha.
Mais l'Open d'Australie est réputé pour ses coups de théâtre. Rafael Nadal et Maria Sharapova n'étaient d'ailleurs pas passés loin d'une élimination précoce deux jours plus tôt face à des adversaires classés en dehors du Top 100, avant de se rassurer vendredi en balayant la Kazakhe Zarina Diyas (6-1, 6-1) et l'Israélien Dudi Sela (6-1, 6-0, 7-5).
- Seppi en prédateur -
Entre Federer et Seppi, il n'y avait pas photo sur le papier, ne serait-ce qu'en matière de palmarès. L'Italien n'a gagné que trois tournois durant sa carrière et jamais dépassé plus de quatre tours en Grand Chelem.
Mais, de proie favorite, Seppi, âgé de 30 ans, s'est mué en prédateur agressant Federer par sa longueur de balle et ses passing-shots dévastateurs. C'est d'ailleurs sur un passing en coup droit un peu chanceux que l'Italien a bouclé la rencontre.
Le Transalpin, surpris que la balle atterrisse dans le court, cherchait simplement à la toucher, selon ses dires. "Je ne sais pas trop comment j'ai fait", a reconnu le 46e mondial qui affrontera l'Australien Nick Kyrgios en huitièmes de finale.
Et dire qu'avant ce match, presque blasé par ses dix défaites consécutives contre Federer, il voulait seulement "prendre du plaisir" devant le public de la Rod Laver Arena.
Il a fait bien mieux que cela, pratiquant un tennis de haut niveau pour venger son compatriote Marco Bolelli qui avait déjà un peu usé Federer au tour précédent en lui prenant un set.
Pas assez tranchant, un peu trop fébrile sur son service (9 doubles fautes), le Suisse a manqué trop d'occasions, comme en témoignent ces trois balles de break ratées (7 au total) dans le premier set.
- Occasions manquées pour les Français -
A l'inverse de Federer, l'Ecossais Andy Murray (N.6) s'est qualifié sans trop de difficultés en dominant le Portugais Joao Sousa en trois sets (6-1, 6-1, 7-5). Il retrouvera au prochain tour Grigor Dimitrov (N.10), dans un remake du quart de finale de Wimbledon remporté par le Bulgare.
La Canadienne Eugenie Bouchard (N.7) est aussi passée, sans lâcher un set, en montrant l'écart d'expérience existant entre elle et Caroline Garcia , vaincue (7-5, 6-0) parce qu'elle n'a pas su concrétiser ses trois breaks effectués dans le premier set.
Des occasions, Richard Gasquet en a manqué aussi: quatre balles de sets réparties dans les deuxième et troisième manches contre Kevin Anderson. Le bombardier sud-africain a été plus opportuniste, s'imposant en trois manches 6-4, 7-6 (7/3), 7-6 (8/6). Les derniers espoirs tricolores reposent désormais sur les épaules de Gilles Simon et Alizé Cornet, qui joueront samedi.