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Gaël Monfils défiera dimanche Rafael Nadal , renaissant sur la terre battue de Monte-Carlo, pour tenter de succéder à Cédric Pioline, dernier vainqueur français de ce Masters 1000, il y a seize ans.
Un succès serait une première pour le Parisien, âgé de 29 ans, dans cette catégorie de tournois, la plus prestigieuse du circuit après ceux du Grand Chelem. Il avait échoué dans ses deux premières tentatives, à Paris-Bercy, en 2009 et 2010.
Même s'il n'a pas perdu un set en cinq matches en Principauté et n'a laissé aucune chance à Jo-Wilfried Tsonga en demi-finale, 6-1, 6-3, Monfils ne sera pas favori. L'Espagnol mène 11 à 2 dans leurs duels et 3 à 0 sur terre battue.
Surtout, Nadal a fait très forte impression face à Andy Murray dans un match de haut niveau qui a fait vibrer le court Rainier III. Quel contraste avec le spectacle offert ensuite par les deux Français! La responsabilité revient à Tsonga, qui n'est jamais entré dans la partie.
Le Manceau, qui restait pourtant sur une belle victoire sur Roger Federer la veille, a commis pas moins de 37 fautes directes. Dans la première manche, il a perdu son service quatre fois sur quatre.
Monfils a fait impeccablement son travail en tenant l'échange du fond du court, sans prendre de risques superflus. Peut-être était-il difficile de briller dans ce match entre amis. En tout cas, les spectateurs ont laissé échapper quelques sifflets de déception.
"Le fait de breaker tout de suite m'a fait du bien et l'a fait déjouer. Il a fait ce qu'il ne devait pas faire: s'engager dans des longs rallyes. Il a fait des fautes dues au stress", a commenté le vainqueur.
- Nadal vise le N.9 -
Le Parisien a confirmé son statut de N.1 français de la saison après ses quarts de finale à l'Open d'Australie, Indian Wells et Miami.
Favorisé par des tableaux ouverts, comme à Monte-Carlo où il aurait dû affronter Novak Djokovic dès les huitièmes de finale sans l'élimination prématurée du Serbe, Monfils doit cette fois-ci remporter sa première victoire de l'année sur un cador du circuit. L'adversaire le mieux classé qu'il ait battu cette saison, avant Tsonga, était Pablo Cuevas à Miami, 25e à l'ATP.
Ces succès-là, Nadal aussi les poursuivait depuis des mois. Il vient d'en aligner deux, vendredi contre le Suisse Stan Wawrinka , tenant du titre à Roland-Garros, et samedi face à Murray, dans un combat de près de trois heures dans lequel il a retourné la situation 2-6, 6-4, 6-2.
Après quelques fautes en début de match, Nadal a été agressif, a joué long et a sorti quelques coups de raquette, amorties ou passings, dignes de sa grande époque. Le succès est d'autant plus savoureux que l'Écossais avait été son adversaire lors de sa dernière finale à ce niveau, perdue à Madrid en 2015. L'Espagnol n'a plus gagné de titre important depuis Roland-Garros 2014.
Alors, l'ex-roi de la terre est-il de retour au sommet ? "Je n'ai pas envie de dire tous les jours si je suis à mon meilleur niveau ou pas. Je suis en finale de Monte-Carlo, c'est une grande nouvelle. C'est une semaine très importante pour moi", a dit l'Espagnol, absent de la finale en Principauté depuis trois ans.
Monfils, lui, n'a jamais considéré que Nadal était fini. S'il a perdu quelques matches contre des adversaires moins cotés ces derniers mois, Fernando Verdasco ou Cuevas par exemple, c'est que ces derniers ont fait des "matches de malade", selon le Français. Il sait donc ce qui lui reste à faire.
Le Majorquin, âgé de 29 ans également, tentera de remporter un neuvième titre à Monte-Carlo après sa série ininterrompue de 2005 à 2012. Un succès le réinstallerait comme cofavori de Roland-Garros avec Djokovic.