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"Tout peut arriver en Coupe Davis", estime l'ex-joueur et capitaine de l'équipe de France Guy Forget , qui conserve des souvenirs "magiques" des succès de 1991, 1996 et 2001, alors que les Bleus joueront une nouvelle finale vendredi contre la Suisse.
Q : Quel est l'intérêt du stage de préparation effectué par les Bleus à Bordeaux?
R : "Cela sert principalement à ressouder un groupe et à avoir des certitudes. C'est important de travailler techniquement, de s'adapter à la surface, aux balles mais surtout d'être ensemble au quotidien pour commencer à échanger sur les adversaires, sur les stratégies à mettre en place. Cela permet aussi d'effacer les doutes. Une fois que le match démarre, les dés sont jetés. On ne peut plus rien améliorer ou changer. La finale de 1991, on l'a gagnée lors de notre stage à Montreux."
Q : Que représente la Coupe Davis pour vous?
R : "C'est probablement mes plus belles émotions sportives. Mon père était professeur de tennis et j'ai grandi avec des posters de champions au dessus de mon lit. Petit, je n'osais même pas rêver de faire partie de ce monde-là."
Q : Comment fait-on pour maîtriser le paramètre du public?
R : "Il n'y rien à faire. Néanmoins, Jo (Tsonga), Richard (Gasquet) et les autres ont tous joué contre Djokovic ou Federer sur les plus grands courts du monde, pleins à craquer. Au début, on a du mal à gérer, mais à force, on s'aperçoit que ce n'est que du théâtre. La réalité, c'est l'adversaire en face. Les dimensions du terrain, les balles, sont les mêmes que ce soit sur le court N.24 ou le central de Wimbledon."
Q : Sent-on quand on est capitaine qu'une finale va bien tourner ou pas?
R : "Non, on ne sait jamais ce qui va se passer. Tout peut arriver. C'est justement ce qui rend la Coupe Davis si passionnante. En France, c'est une émotion particulière. Si on a vu certains joueurs passer à côté, c'est simplement parce que l'attente était tellement forte qu'il ont eu du mal à la digérer."
Q : Comment vit-on les choses en tant que capitaine?
R : "Même si c'était par procuration, j'ai vécu des moments magiques. J'ai toujours remercié les joueurs pour ça. Je fermais les yeux et me voyait raquette en main jouer à leur place. J'envie beaucoup Arnaud (Clément) pour ça."
Q : Qu'a-t-il apporté à l'équipe de France?
R : "Plein de choses. D'abord, son expertise. Il a joué des matches très durs et a apporté des points précieux à la France. Il connaît par c?ur les rouages d'une équipe en Coupe Davis. C'est aussi un passionné qui a amené sa fraicheur. Arnaud, c'est quelqu'un de généreux, humble, qui a un très bon relationnel et est assez diplomate. Il fait déjà un excellent capitaine."
Q : Cela vous a touché que des joueurs, lors de la demi-finale contre la République tchèque, remettent implicitement en cause votre management ?
R : "Cela m'a juste un peu étonné. Je pense aussi que la question a été amenée de manière à les faire réagir comme ça. Mais je ne m'en suis pas offusqué et n'en veut pas du tout aux joueurs. C'est quelque chose d'anecdotique. En plus, il y a une bonne dynamique de groupe dans cette équipe qui a confiance en son capitaine. La demi-finale leur a donné plus d'assurance. Qu'ils aient été un peu euphoriques est une bonne chose. C'est nécessaire. Puis, j'en avais reparlé avec Arnaud et d'autres membres du staff. Et cela m'a fait du bien d'entendre ce qu'ils m'ont dit."
Propos recueillis par Ludovic LUPPINO