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La France, avec sa jeune garde, composée de Kristina Mladenovic et Caroline Garcia , a réussi dimanche un sensationnel renversement de situation en Italie, pour s'inviter en demi-finales de la Fed Cup, pour la première fois depuis 2007.
Le tennis féminin français avait eu bien peu d'occasions de se réjouir ces dernières années. Il avait même touché le fond en 2011, quand les Bleues avaient quitté le groupe mondial, l'élite de la Fed Cup, pour la première fois de leur histoire.
Cette sombre période est peut-être définitivement oubliée, avec l'émergence d'une nouvelle génération qui a sans doute pris date pour l'avenir dimanche à Gênes.
A 21 ans chacune, Mladenovic et Garcia ont prouvé qu'elles pouvaient permettre à la France d'avoir des ambitions, sous les ordres d'une Amélie Mauresmo qui s'impose comme une grande capitaine.
Menées 2-0 à l'issue des deux premiers simples samedi, les Françaises ont réussi un superbe exploit en gagnant 3-2 contre l'une des nations les plus régulières de la planète ces dernières années.
L'Italie, qui a gagné quatre fois la Fed Cup (2006, 2009, 2010, 2013), ne s'était plus inclinée sur son sol depuis 2008. La France, elle, n'avait encore jamais dans son histoire remonté un handicap de 2-0.
Elle affrontera en avril la République tchèque, tenante du titre, ou le Canada. Les Tchèques menaient 2-0 au Canada à l'issue de la première journée.
Ce succès doit à la fois au talent et à la combativité de Mladenovic et Garcia, qui ont remporté les deux premiers simples du jour avant de conclure en double, et à l'instinct d'Amélie Mauresmo.
L'ancienne N.1 mondiale, qui avait pris en mains l'équipe de France en 2012, a montré qu'elle pouvait tout à la fois être l'entraîneur de l'Ecossais Andy Murray et le capitaine idéal pour les Bleues.
- Le chef d'oeuvre du double -
Après une première journée qui avait vu ses joueuses perdre les deux premiers simples sans gagner le moindre set, elle a su jouer des bons ressorts pour les relancer.
Sur le plan stratégique, elle a changé le cours de cette rencontre en choisissant d'aligner Mladenovic, N.74 mondiale, dans le premier simple de dimanche contre Errani (N.13), plutôt qu'Alizé Cornet (N.19).
La N.1 française, qui a toujours beaucoup de mal à se libérer en Fed Cup, avait été submergée (6-4, 6-2) la veille par Camila Giorgi (N.31). Le pari Mladenovic a été gagnant.
Elle a dominé (6-4, 6-3) une Errani incapable de s'adapter à cette nouvelle donne et très vite déboussolée, avant de s'imposer plus tard comme le pilier du double.
Garcia (N.30), qui n'avait pas démérité samedi contre Errani (7-6, 7-5), a ensuite enchaîné face à Giorgi (4-6, 6-0, 6-2). L'Italienne a attaqué fort, mais son jeu s'est ensuite décomposé, pendant que Garcia restait maître de ses émotions.
Mais le chef d'oeuvre du jour aura été réussi par le double. Sur la dynamique de leur deux succès précédents, Mladenovic et Garcia, qui n'avaient joué qu'une fois ensemble en Fed Cup, en 2013 face au Kazakhstan, ont évolué à un niveau assez irréel.
Elles avaient pourtant en face d'elle, avec Errani et Roberta Vinci , ni plus ni moins que la meilleure paire au monde, qui restait sur 18 victoires d'affilée en Fed Cup.
Dominatrices dans tous les secteurs du jeu, avec une Mladenovic - récente finaliste du double mixte à l'Open d'Australie - irrésistible, les Bleues ont écoeuré les Italiennes (6-1, 6-2), sans même se crisper à l'instant d'en finir.
Les Françaises avaient déjà éliminé sur le même score en 2014 la Suisse puis les Etats-Unis pour revenir dans le groupe mondial. Ce qui démontre que, au-delà de ses qualités tennistiques, cette équipe a aussi le mental pour aller loin.