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Les Bleus, éliminés en quarts de finale de la Coupe Davis par la Grande-Bretagne, sans avoir su se transcender contre l'infatigable Andy Murray , doivent désormais se retrousser les manches pour soulever à nouveau le Saladier d'argent qui ne semblait pas hors d'atteinte cette année.
Après ce nouvel échec, le troisième depuis l'arrivée aux commandes du capitaine Arnaud Clément, l'équipe de France va devoir se remettre au travail pour reconquérir enfin ce trophée qui lui échappe depuis 2001.
. Encore une occasion ratée
Avec la relégation en deuxième division de l'Espagne, cinq fois titrée depuis 2000, les éliminations précoces de la Suisse, tenante du titre, et de la Serbie, désertées par leurs stars, la France avait de l'espace. Après un succès contre les Britanniques, ni l'Australie en demi-finales, ni l'Argentine ou la Belgique en finale, n'auraient représenté des obstacles insurmontables. On a déjà entendu ce refrain en 2013 lorsque les Bleus avaient perdu en quarts en Argentine alors privée de son leader Juan Martin Del Potro . Il faudra attendre encore un an, au moins, pour les voir soulever un dixième Saladier d'argent.
. Trop d'options compliquent l'équation
Avec quatre anciens membres du top 10, actuellement dans les 20 premiers mondiaux (Simon 11e, Tsonga 12e, Gasquet 13e, Monfils 17e), la France a un réservoir que le monde lui envie... ou pas. Car, trop d'options peuvent rendre l'équation compliquée, surtout lorsqu'il manque un duo de choc (comme les Tchèques Berdych et Stepanek, titrés en 2012 et 2013) ou un leader naturel. Jo-Wilfried Tsonga semblait paré pour ce rôle mais il n'a pas encore réalisé de coup d'éclat en Coupe Davis (aucun top 10 battu) et a du mal à digérer la défaite en finale l'an passé face à la Suisse. Blessé, le Manceau n'avait pu épauler comme il se doit Gaël Monfils, alors en pleine forme. Au Queen's, "La Monf", phobique du gazon, a fait l'impasse. Et Gasquet était entamé physiquement par son épopée à Wimbledon. Murray, lui aussi, avait joué une demi-finale dans le temple du tennis. Avec la suite que l'on connaît...
. Le cas Gasquet
Des journalistes britanniques ne comprenaient pas pourquoi Clément s'est privé de Richard Gasquet , son seul demi-finaliste à Wimbledon, prévu pour l'éventuel dernier duel (contre Ward). On ne saura jamais si une titularisation du Biterrois aurait changé la donne en simple. Ne pas l'avoir aligné aux côtés de Tsonga pour le double crucial, perdu contre les frères Murray, interpelle un peu plus. Nicolas Mahut est certes un spécialiste mais il avait peu de vécu avec Tsonga, qui avait remporté ses deux doubles l'an passé avec Gasquet.
. Les Bleus ne voient plus double
Autrefois force de l'équipe de France, le double n'est plus aussi décisif. La faute à trop de changements? Lors des cinq dernières rencontres, Clément n'a jamais aligné deux fois la même paire. Les blessures, celles de Tsonga en finale 2014 et de Julien Benneteau contre les Britanniques, ont perturbé ses plans. La France doit-elle miser sur des spécialistes, alignés systématiquement. La question "mérite d'être posée" selon Clément qui fait face à l'un de ses chantiers prioritaires pour l'édition 2016.
. Le "Big Four" toujours trop fort
Après la déception de Belgrade en 2010 (finale) contre la Serbie de Djokovic, la débâcle de Cordoue en 2011 (demie) face à l'Espagne de Nadal, la désillusion de Villeneuve-d'Ascq en 2014 (finale) contre la Suisse de Federer, la France a encore chuté sur un membre du "Big Four". Et Andy Murray a gagné presque seul. Il a simplement été aidé par son frère aîné Jamie (impeccable) lors du double. La performance de l?Écossais, qui a joué près de 9 heures en trois jours et a fini en larmes sous le coup de l'émotion, est exceptionnelle. Mais elle souligne aussi l'écart séparant encore les Français des tout meilleurs.
. Clément a-t-il besoin d'aide?
Des voix, celles de Yannick Noah ou de Patrick Mouratoglou, coach français de Serena Williams , s'étaient élevées après la défaite en finale en novembre. "Pas les voix les plus intéressantes", selon Clément. Mais pour aller "chercher ce petit plus" qui lui manque, une aide extérieure ne ferait peut-être pas de mal à la France. Federer et Wawrinka avait embauché ponctuellement l'entraîneur des frères Bryan pour le double. Et ce fut une réussite en finale.