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Battu en ouverture contre la Suisse vendredi, puis blessé et obligé de renoncer samedi et dimanche, le N.1 français Jo-Wilfried Tsonga , déjà absent en 2010 à Belgrade pour des pépins physiques, semble maudit en finale de Coupe Davis.
Le Manceau, N.12 mondial, ne sera finalement jamais vraiment entré dans ce weekend de Coupe Davis, une compétition pourtant qu'il adore.
Inhibé par l'enjeu, il n'a pas réussi à se libérer vendredi contre Stan Wawrinka , N.4 mondial, qui était sur un nuage.
Cette défaite en quatre sets (6-1, 3-6, 6-3, 6-2) n'aura pas seulement touché le moral de Tsonga, elle aura aussi réveillé les douleurs de son avant-bras droit, qui l'avaient écarté des courts en octobre.
Le Manceau avait déjà ressenti une gêne, vite passée, lors de la préparation où le staff de l'équipe de France avait alors cru à une simple "fatigue musculaire".
"A la suite du match, j'ai commencé à sentir des douleurs plus vives à froid. Je ne savais pas comment j'allais être le samedi matin. Malheureusement, je n'arrivais pas à serrer la raquette, je n'étais pas capable de frapper proprement dans la balle", a-t-il expliqué.
En 2010, déjà, Tsonga avait dû renoncer à la finale en Serbie en raison d'une blessure à un genou et les Bleus, orphelins de leur pilier, s'étaient inclinés (3-2) contre Novak Djokovic et sa bande.
Ce weekend, la blessure du Manceau a été un énorme coup dur et a semblé paralyser ses coéquipiers, à l'image d'un Richard Gasquet , impuissant lors du double samedi puis lors du troisième simple dimanche.
- Larmes et sifflets -
Le capitaine Arnaud Clément avait assuré samedi après la défaite de la paire Julien Benneteau -Gasquet que Tsonga avait été préservé en vue de la dernière journée. Mais le doute était permis et son absence dimanche matin à l'entraînement l'a confirmé.
"Cela ne m'a fait pas plaisir de vous donner de fausses informations. Je ne pouvais pas faire autrement. L'objectif pour nous était de préserver le groupe, s'est défendu Clément dimanche. On n'a pas d'information à donner à l'équipe adverse à ce moment-là du weekend."
Après les explications de Clément, on comprend mieux pourquoi Tsonga, entouré d'une grande partie de l'encadrement des Bleus samedi à l'issue de son entraînement, avait fondu en larmes lors de la Marseillaise qui précédait le double: il savait déjà que sa finale était terminée.
"Je me suis toujours beaucoup investi dans cette équipe. Il y a forcément beaucoup de déception. J'aurais aimé jouer aujourd'hui (dimanche) et hier (samedi), tous les matches si j'avais pu", a regretté le N.1 français qui semblait ailleurs, comme perdu dans ses pensées, lors du match entre Gasquet et Federer dimanche.
- Présent en 2015? -
Cette défaite risque de laisser des traces indélébiles pour Tsonga, qui à 29 ans, se rapproche plutôt de sa fin de carrière et n'aura peut-être jamais d'autre occasion de remporter le Saladier d'argent.
Il devra aussi oublier les quelques sifflets injustes essuyés lors de la cérémonie de remise du trophée et certaines critiques acerbes qui ont fusé ce weekend dans les médias, comme celle d' Arnaud Boetsch , lauréat de la Coupe Davis en 1991 et 1996.
"Étonnant que Tsonga se retire. Quand on n'assume pas ce qu'on doit assumer c'est difficile pour l'équipe", avait lâché samedi le héros de la finale de 1996.
Tsonga entamera des examens médicaux lundi pour déterminer l'étendue de sa blessure, avant de prendre du repos pour se préparer à la prochaine saison.
Sa présence, ou non, lors du premier tour de la Coupe Davis 2015, début mars en Allemagne, en dira un peu plus sur sa capacité à digérer son weekend lillois cauchemardesque.