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L'opération reconquête de Yannick Noah avec l'équipe de France de Coupe Davis débutera en Guadeloupe où les Bleus se rendront pour la première fois, du 4 au 6 mars, pour affronter le Canada de Milos Raonic .
Le bureau fédéral de la Fédération française de tennis (FFT) a désigné vendredi Baie-Mahault comme ville hôte de ce match du premier tour aux dépens des trois autres candidates : Fort-de-France (Martinique), Rouen (Seine-Maritime) et Albertville (Savoie).
"Je suis ravi que ce premier tour se déroule en Guadeloupe. C'est une première historique. Je dis un grand merci à Yannick Noah et aux joueurs qui sont à l'origine de cette initiative", a souligné le président de la FFT, Jean Gachassin.
Nommé capitaine en septembre après le limogeage d'Arnaud Clément, Noah, âgé de 55 ans, voulait à tout prix recevoir le Canada sur terre battue et en plein air pour limiter l'impact du "frappeur" Raonic, 14e mondial, plus à l'aise sur surface rapide.
Début mars, seul l'outre-mer peut offrir de telles conditions aux Français en mission pour reconquérir le Saladier d'argent qui leur échappe depuis 2001. "Ce sera une nouvelle expérience et le meilleur endroit pour jouer les Canadiens", estime l'ancien joueur Michaël Llodra.
- Moins de pression -
"Et puis ce sera sympa pour Gaël Monfils (d'origine guadeloupéenne par son père, ndlr). S'il est sélectionné là-bas, ce sera dur de jouer contre lui", ajoute-t-il.
Du côté guadeloupéen, "on ne peut qu'être heureux", affirme Willy Rosier, directeur du comité du tourisme, car "le fait de faire venir des sportifs, une augmentation de la fréquentation touristique, la venue des médias internationaux (...), cela renforce la position de la Guadeloupe comme organisatrice de grands événements internationaux."
Evoluer à des milliers de kilomètres de la métropole devrait aussi ôter un surcroît de pression à la génération des Tsonga, Gasquet, Monfils et Simon qui auront tous atteint la trentaine en 2016 et voient leurs chances s'amenuiser au fil des ans.
Après la désillusion de la finale 2014, perdue à Villeneuve-d'Ascq contre la Suisse de Roger Federer et Stan Wawrinka , l'édition 2015 paraissait plus à la portée des Bleus. Mais Andy Murray a vaincu presque à lui seul la France en quart de finale, avant d'offrir dimanche dernier le trophée à la Grande-Bretagne.
- 1 million d'euros de surcoût -
L'ex-capitaine Arnaud Clément a alors perdu la confiance de la FFT qui s'est activée en coulisses pour ramener Noah sur le devant de la scène.
L'icône du tennis tricolore veut faire preuve de fermeté et soigner la préparation des matches, comme il l'avait fait lors des deux épopées victorieuses de 1991 - la première depuis l'ère des Mousquetaires dans les années 1920-1930 - et 1996.
Il a déjà apporté sa touche personnelle en poussant la FFT à revoir ses plans pour le début de la campagne 2016.
Celle-ci n'avait sollicité que des villes métropolitaines pour accueillir le match France-Canada. "Ce n'est pas dans nos habitudes de mettre les Antilles dans la boucle. On ne l'avait jamais fait", a expliqué Gachassin. Sur l'insistance de Noah, la FFT a reporté sa décision du 13 novembre à ce vendredi pour laisser le temps à une ville antillaise de postuler.
Baie-Mahault a été la plus rapide, suivie à la dernière minute par Fort-de-France. Malgré des chances très réduites, Rouen et Albertville s'étaient maintenues. Pas Trélazé (Maine-et-Loire), qui avait renoncé.
C'est donc à Baie-Mahault, au vélodrome Amédée-Détraux (8.000 places minimum), que le match aura lieu. Le surcoût pour l'organisation sera de l'ordre d'un million d'euros (500.000 EUR pour aménager les courts et les gradins et autant pour acheminer la terre battue).
"On est en capacité d'assurer le financement de cet événement", précise-t-on au Conseil régional de Guadeloupe et ce, "sans hausse d'impôt".