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Pour affronter la France en quarts de finale de Coupe Davis, la Grande-Bretagne a choisi l'herbe du Queen's, à Londres, une surface censée l'avantager: pas tant que cela au regard du passé des Bleus sur gazon.
. Gasquet et Simon, la réussite à point nommé
Arnaud Clément pouvait difficilement rêver mieux. Une semaine avant le choc avec Andy Murray et ses "boys", le capitaine tricolore a vu deux de ses meilleurs éléments se hisser dans le top 8 à Wimbledon. Richard Gasquet a accédé aux demi-finales (battu par Djokovic) pour la deuxième fois (après 2007) et Gilles Simon , qui a "commencé tard" sur gazon, a enfin atteint les quarts (stoppé par Federer). Après leurs épopées londoniennes, la France n'a jamais semblé aussi homogène avec Simon, 11e mondial, Tsonga, 12e, et Gasquet, 13e. En face, un fossé sépare Andy Murray (3e) de son coéquipier en simple James Ward (89e).
. Tradition de résultats
A eux deux, Gasquet et Tsonga, les chefs de file de la campagne 2014, ont disputé quatre demi-finales à Wimbledon (2007 et 2015 pour le premier, 2011 et 2012 pour le second). C'est plus que dans les autres Grands Chelems, en particulier à Roland-Garros où Tsonga s'est hissé à deux reprises dans le dernier carré (2013 et 2015) alors que Gasquet, demi-finaliste aussi à l'US Open (2013) n'a jamais dépassé les huitièmes. Les Bleus ont souvent tendance à briller ailleurs qu'à Paris. Les deux derniers titres en Grand Chelem, messieurs et dames confondus, ont d'ailleurs été décrochés à Londres, avec Amélie Mauresmo en 2006 et Marion Bartoli en 2013.
. L'absence de Gaël Monfils, pas un poids
Allergique au gazon, le Parisien s'est auto-éliminé de ce duel en expliquant qu'il n'aimait toujours pas cette surface. Une grande perte? Pas vraiment au regard de ses résultats. "La Monf" n'a jamais dépassé le 3e tour à Wimbledon, où il a été éliminé par son copain Simon cette année. Son absence a même peut-être permis de rendre moins cornéliens les choix du capitaine Arnaud Clément, qui a pu sélectionner le spécialiste Nicolas Mahut et ajouter son partenaire de double Pierre-Hugues Herbert en tant que remplaçant.
. Le gazon lisse les écarts
Sur rectangle vert, même les meilleurs joueurs ne sont jamais à l'abri de surprise. Comme l'a souvent répété Richard Gasquet , tout au long de son épopée jusqu'en demi-finale à Wimbledon, le gazon a tendance à "lisser les écarts". Même le maître du temple du tennis, Roger Federer , 7 titres majeurs à Londres, s'était fait surprendre au deuxième tour en 2013 par l'Ukrainien Sergiy Stakhovsky , alors 116e mondial. Sur herbe, le service, plus qu'un engagement, peut devenir une véritable mise à feu et favoriser les spécialistes du genre. Rafael Nadal , éliminé en huitièmes de finale l'an passé (au troisième tour cette année) par le bombardier australien Nick Kyrgios en avait aussi fait les frais. Le Français Thierry Champion , pourtant peu friand du gazon, avait réussi l'un des plus beaux coups de sa carrière en accédant aux quarts de finale en 1991.
. Un précédent à Melbourne
En 2001, année du dernier sacre français en Coupe Davis, l'Australie, organisatrice de la finale, avait opté pour le gazon. Avec Lleyton Hewitt , alors N.1 mondial, et l'élégant serveur-volleyeur Patrick Rafter , l'équipe des Antipodes s'avançait en archi-favorite dans son jardin de Melbourne Park. Mais les Français, portés par Nicolas Escudé sur un nuage, avaient déjoué les pronostics en gagnant 3-2. Le double, remporté par Cédric Pioline et Fabrice Santoro contre Hewitt et Rafter, s'était révélé précieux, comme il pourrait l'être samedi contre les Britanniques.