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Roger Federer et Stan Wawrinka , pas toujours sur la même longueur d'onde en équipe de Suisse, ont su faire bloc et saisir l'occasion en or qui se présentait à eux d'offrir pour la première fois la Coupe Davis à leur pays.
Du duo de choc helvétique, une image restera après la finale remportée dimanche contre la France à Villeneuve d'Ascq : ce fou rire en conférence de presse, après le succès écrasant de Federer face à Richard Gasquet .
Ultra-détendus, voire peut-être même un peu ivre pour Wawrinka, les deux joueurs se sont félicités de leurs performances respectives.
"Je ne remercierai jamais assez Stan pour les efforts qu'il a fournis. Cela m'a permis de rester vivant et d'avoir l'occasion dimanche de donner la victoire à la Suisse", a affirmé Federer, ressuscité ces deux derniers jours après la claque reçue contre Gaël Monfils vendredi sur la terre battue nordiste, où son dos le freinait encore.
"Roger, je t'aime encore !", lui a répondu Wawrinka, qui avait mis son camp sur orbite en remportant le duel inaugural contre Jo-Wilfried Tsonga .
Il semble loin le temps où "Stan the man" reprochait au seigneur "Rodgeur" son manque d'investissement en Coupe Davis pour privilégier sa carrière individuelle. "Roger n'arrête pas de dire depuis des années que la Coupe Davis est importante pour lui, mais ce n'est clairement pas le cas actuellement", affirmait-il après le désistement de son aîné pour la campagne 2013.
C'était à se demander si les deux joueurs étaient vraiment "copains" ? Car il n'a jamais été simple pour Wawrinka de grandir dans l'ombre du recordman de titres en Grand Chelem (17).
- La progression de "Stan the man" -
Mais le Vaudois a franchi un cap cette saison en décrochant son premier titre majeur en Australie et son premier trophée en Masters 1000 à Monte-Carlo où il a dominé, fait rare, le "Maître" en finale.
Avec l'expérience de Federer et la progression fulgurante de Wawrinka, la Suisse, petit pays du tennis en nombre de licenciés (environ 53.000 en 2013), avait une occasion unique cette saison de graver son nom sur le Saladier d'argent.
Il y a 22 ans, Marc Rosset et Jakob Hlasek s'étaient cassé les dents en finale contre les Etats-Unis de Pete Sampras , Jim Courier et Andre Agassi .
En 2003, Federer avait échoué tout près de la finale après sa défaite contre l'Australien Lleyton Hewitt , dans un match où il menait deux manches à zéro.
Cette fois-ci, l'occasion était belle pour les Helvètes, dans une année marquée par les absences du N.1 mondial Novak Djokovic et de l'Espagnol Rafael Nadal , qui avaient préféré faire l'impasse.
Après la victoire facile contre la Serbie, orpheline de son "Djoker" au premier tour, le parcours des Suisses n'a cependant pas été un long fleuve tranquille. La demi-finale contre l'Italie a été maîtrisée. Mais le quart contre le Kazakhstan, à Genève, aurait pu tourner au désastre si Federer ne s'était pas mué en sauveur lors d'un cinquième match décisif.
- Lüthi, le trait d'union -
Cela a presque été plus simple contre la France, et pourtant... Cinq jours avant ce duel entre voisins, la Suisse était empêtré dans les problèmes de dos de Federer et le psychodrame de la demi-finale du Masters à Londres, où son épouse Mirka avait traité Wawrinka de "pleurnichard".
Ces obstacles n'ont fait que resserrer les liens du duo "Fedrinka", aidé en cela par Severin Lüthi, le placide capitaine suisse, accessoirement entraîneur de Federer.
"Effacé" selon ses détracteurs, l'ancien joueur au CV modeste (622e mondial à son meilleur classement) a joué le rôle de trait d'union entre ses vedettes, n'hésitant pas à prendre l'Eurostar avec Wawrinka pour rallier le nord de la France après le Masters, quand Federer avait opté pour le jet privé.
La solidarité du trio n'a jamais failli pour transformer ce week-end en apothéose. "On a fait beaucoup de sacrifices pour se donner les moyens de la gagner", a souligné Wawrinka. Son complice espère maintenant que leur succès servira "d'inspiration" pour le sport suisse.