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Remplaçant d'un Jo-Wilfried Tsonga blessé, Richard Gasquet a été emporté par l'ouragan Roger Federer , qui a offert à la Suisse la première Coupe Davis de son histoire, dimanche à Villeneuve d'Ascq.
Vingt-deux ans après la finale perdue par Jakob Hlasek et Marc Rosset face aux Etats-Unis, la Suisse est devenue le 14e pays à graver son nom sur le fameux Saladier d'argent.
La France, elle, devra encore patienter avant de décrocher une dixième Coupe Davis, la dernière datant de 2001. C'est sa troisième défaite d'affilée en finale à domicile. Elle avait été battue par l'Australie en 1999 à Nice, et la Russie en 2002 à Paris.
Lancé à la place de Tsonga, diminué par une blessure au bras droit, Gasquet a tenté de s'opposer à la furia de Federer. Mais le N.2 mondial, survolté, a proposé un tennis beaucoup trop enlevé pour lui, avant de s'imposer 6-4, 6-2, 6-2.
C'est une nouvelle déception pour les Tsonga, Gasquet, Gaël Monfils et Gilles Simon , qui depuis des années figurent ensemble dans le Top 20 mondial mais n'ont toujours pas gagné le moindre titre majeur.
Quatre ans après avoir échoué à Belgrade devant la Serbie de Novak Djokovic , ils ont de nouveau cédé devant deux des meilleurs joueurs de la planète : Federer et Stan Wawrinka , N.4 mondial.
Les Bleus auront sans doute du mal à se remettre de ce douloureux échec. Mais ils pourraient encore disposer d'une fenêtre de tir en 2015, à condition de rester mobilisés.
Ils ont certainement commis l'erreur de trop se focaliser sur cette finale, jouée chaque jour devant plus de 27.000 personnes au stade Pierre-Mauroy, et ont été rattrapés par la pression.
- 'Difficile à vivre' -
La défection samedi et dimanche de Tsonga leur a également fait un tort considérable. Le N.1 français est maudit en Coupe Davis. Il n'avait pas pu prendre part à la finale de 2010, en raison d'une blessure à un genou.
Après avoir entretenu tout le week-end le flou sur sa santé, les Français ont expliqué dimanche soir que Tsonga avait vu ressurgir cette douleur vendredi, lors de son simple face à Wawrinka.
Une blessure à l'avant-bras droit l'avait déjà contraint à un arrêt d'un mois en octobre. Il a aussi reconnu avoir été gêné par ce bras lors du stage préparatoire à Bordeaux, mais a assuré qu'il s'était ensuite senti beaucoup mieux.
Mais pour le capitaine tricolore Arnaud Clément, dévasté comme tous ses joueurs, la seule explication de cette défaite tient dans la supériorité des Suisses.
"Je pense que nous avons fait tout ce que nous pouvions. Mais le premier sentiment, c'est que les Suisses ont été meilleurs que nous pendant tout le week-end", a-t-il dit.
Dimanche, on a en effet retrouvé un Federer aérien. L'ex-N.1 mondial a aligné les coups gagnants à volonté (62 contre 34) et Gasquet s'est vite résigné.
Avec ce sacre, Federer ajoute une nouvelle perle à son collier de victoires majeures, aux côtés de ses 17 titres en Grand Chelem, six Masters et une médaille d'or olympique en double.
- Démonstration de force -
Il ne manque plus au Bâlois - médaillé d'argent aux JO-2012 - que de devenir champion olympique en individuel pour avoir gagné tous les plus grands titres du tennis.
Cette année 2014 est plus que jamais celle de la résurrection pour le maestro. Après une saison 2013 gâchée par des problèmes de dos, il est revenu aussi fort qu'avant, à 33 ans.
Etrangement, même s'il a apporté la touche finale, il n'a pas joué un rôle moteur dans ce succès. Il s'est effacé devant un phénoménal Wawrinka.
"Stan a fait tellement. Il a joué incroyablement bien ce week-end pour me donner l'occasion (de finir) aujourd'hui (dimanche). C'est un moment historique pour notre pays et je suis très heureux de vivre ça", a-t-il savouré.
Federer était, il est vrai, arrivé en France avec le dos en vrac. Cette blessure l'avait empêché de disputer la finale du Masters, dimanche dernier à Londres.
Mais après avoir évité de trop forcer vendredi face à Monfils - le seul Bleu à avoir répondu présent ce week-end - il n'a cessé de monter en puissance pour conclure sur une démonstration de force.
Pour Wawrinka, en pleine harmonie avec son aîné, ce sacre récompense son attachement à la Coupe Davis. Il ponctue aussi une année extraordinaire, débutée en janvier par sa victoire à l'Open d'Australie, son premier titre du Grand Chelem.