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Première historique aux Antilles, joueurs apprivoisés et victoire vite expédiée contre le Canada: Yannick Noah a réussi son retour à la tête des Bleus, fêté en dansant dimanche, mais devra pousser ses joueurs bien plus haut, surtout en double, pour reconquérir la Coupe Davis.
Dimanche, le capitaine a célébré la nette victoire française (5-0) par quelques mouvements chaloupés sur la terre battue de Baie-Mahault, comme pour relâcher la pression.
"Je suis arrivé stressé, je repars heureux", avait affirmé la veille Noah, soulagé d'avoir obtenu la qualification pour les quarts de finale dès le samedi, sans perdre le moindre set lors des trois premiers matches, une première depuis 2003.
Ces propos n'ont rien d'anodins. Dix-huit ans après sa dernière campagne, le double lauréat de l'épreuve - en tant que capitaine en 1991 et 1996 - avait un énorme poids sur les épaules.
Primo: il avait fait des pieds et des mains pour que la rencontre se joue en outremer, sur terre battue extérieure, en dépit du coût de l'opération (3,7 millions d'euros).
Secundo: le moindre match perdu, après le forfait du N.1 canadien Milos Raonic , demi-finaliste de l'Open d'Australie, et de son partenaire spécialiste du double Daniel Nestor , aurait fait tâche.
Heureusement pour Noah, la pluie, qui a un peu perturbé les neuf jours de stage, ne s'est que très peu manifestée de vendredi à dimanche, ne causant d'ailleurs aucune interruption.
Quant à Gaël Monfils, Gilles Simon , Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga - alignés pour la première fois tous les quatre dans une rencontre de Coupe Davis -, ils n'ont pas failli dans leur mission même si l'issue n'a pas été évidente pour tous.
Monfils, "l'enfant du pays", a ainsi pu profiter de l'ambiance qui régnait au vélodrome Amédée-Détraux tout en surclassant (6-3, 6-1, 6-3) le modeste Frank Dancevic, 245e mondial. Simon a amélioré son bilan moyen en Coupe Davis (désormais 7 victoires pour 10 défaites) en s'offrant sa meilleure victoire en terme de classement contre le N.44 mondial Vasek Pospisil, après avoir été mené toutefois 5-0 (7-5, 6-3, 6-3).
La victoire 7-6 (7/4), 6-1, 7-6 (7/4) de Gasquet et de Tsonga en double a été bien moins convaincante. Si le duo canadien Pospisil/Philip Bester (274e en simple) avait converti l'une des ses quatre balles de set dans la première manche, la donne aurait sans doute été différente.
Gasquet et Tsonga avaient une circonstance atténuante: ils n'avaient plus joué ensemble en Coupe Davis depuis leur victoire à Roland-Garros, en demi-finale en septembre 2014, contre les Tchèques Tomas Berdych et Radek Stepanek , pas dans leur meilleure forme ce jour-là.
Sur le circuit ATP, leur dernière association remontait à octobre de la même année (défaite d'entrée à Bercy). Ils devront vite se remettre au travail dans ce secteur, en particulier Tsonga, le moins tranchant des deux. Reste à savoir s'ils en auront le temps et l'occasion d'ici le quart de finale piégeux en République tchèque, du 15 au 17 juillet.
"On ne sait pas encore quand et où on rejouera en double ensemble. Sur le circuit, c'est difficile pour nous. On a avant tout envie d'être bons en simple. Peu de joueurs font les deux car c'est très exigeant physiquement", a expliqué le N.1 français (9e).
En cas de nécessité, la France a d'autres possibilités avec Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut , vainqueur de l'US Open l'été dernier, ou encore les lauréats de Roland-Garros 2014 Edouard Roger-Vasselin et Julien Benneteau , si toutefois ce dernier retrouve son meilleur niveau.
"Tout est ouvert", a d'ailleurs dit à ce sujet le capitaine adjoint Cédric Pioline, qui a souligné la bonne entente entre les joueurs et le staff créée durant le séjour en Guadeloupe.
"Il y avait une petite inconnue mais cela a bien fonctionné tout de suite", a-t-il dit. L'enjeu sera de garder cette cohésion dans les moments les plus difficiles de cette campagne 2016 où la France n'aura aucun membre du "Big Four" devant elle d'ici la finale.