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Souvent friable en Coupe Davis, le Suisse Stan Wawrinka devra montrer son visage insubmersible, celui qui lui a permis de battre les meilleurs, pour espérer vaincre la France ce week-end en finale à Villeneuve d'Ascq.
Avec le flou concernant Roger Federer , gêné au dos, le Vaudois risque de devoir surmonter un surcroît de pression qu'il a eu du mal à gérer dans le passé en équipe nationale.
Longtemps dans l'ombre de son compatriote, Wawrinka est entré dans la lumière cette saison, renversant toutes les barrières le séparant du gratin mondial. Au point même de briser l'hégémonie du "Big Four", incarné par Novak Djokovic , Rafael Nadal , Federer et Andy Murray .
La révolution a débuté en janvier lorsque "Stan the man" a remporté son premier tournoi majeur en Australie, dominant en quarts Djokovic, puis en finale Nadal, contre lequel il n'avait jamais gagné. Aucun titre du Grand Chelem n'avait échappé à l'un des "Quatre fantastiques" depuis le succès de l'Argentin Juan Martin Del Potro à l'US Open en 2009.
Le soulèvement s'est poursuivi en avril à Monte-Carlo, où le droitier de Saint-Barthélemy a décroché son premier Masters 1000, chasse gardée du "Big Four", en battant, fait rare, Federer en finale.
N.3 mondial après Melbourne, Wawrinka a terminé l'année quatrième, juste récompense de sa constante progression. Sous la tunique helvète, le chemin a été plus sinueux.
- Bilan mitigé en Coupe Davis -
Après un premier tour réussi contre la Serbie, privée de Djokovic, la Suisse avait failli passer au travers à Genève contre le Kazakhstan en quarts. Battu par Andrey Golubev, 67e mondial, puis en double aux côtés de Federer, Wawrinka avait redressé la barre contre Mikhail Kukushkin avant que le seigneur "Rodgeur" ne délivre les siens.
S'il a surclassé l'Italien Fabio Fognini en demi-finale, "Stanimal" n'a une nouvelle fois pas tenu le choc en double aux côtés cette fois-ci de Marco Chiudinelli.
A y regarder de plus près, son bilan en Coupe Davis est mitigé (20 succès pour 13 défaites en simple, 3 victoires pour 12 revers en double). Depuis ses débuts dans cette compétition en 2004, Wawrinka a quasiment toujours chuté contre ses adversaires les plus coriaces.
S'il a vaincu un tout jeune Murray (18 ans) en 2005, l'Américain James Blake (alors 13e) en 2009 puis l'Espagnol Nicolas Almagro (alors 40e) en 2010, il a aussi chuté contre Djokovic, les Tchèques Tomas Berdych (deux fois) et Radek Stepanek , l'Espagnol David Ferrer , Kukushkin, l'Australien Bernard Tomic ainsi que les Américains Mardy Fish et Andy Roddick .
Sa fin de saison délicate avec des éliminations, d'entrée, dans trois tournois consécutifs avant Paris-Bercy en octobre, en ont fait la cible N.1 des Français.
- Apprentissage sur terre -
Mais le Vaudois s'est réfugié dans le travail et s'est montré philosophe. "Je ne panique pas parce qu'il n'y a pas à paniquer. On est en fin de saison, je suis toujours le quatrième mondial, j'ai le Masters à jouer. La finale de la Coupe Davis sur terre battue est complètement différente des tournois", disait-t-il après le revers subi en huitièmes de finale à Bercy contre le Sud-Africain Kevin Anderson.
Depuis, le N.2 suisse s'est rassuré au "Tournoi des maîtres" à Londres en battant deux membres du Top 10 (Berdych, Marin Cilic ), avant de passer tout près de la finale lors d'une bataille intense contre Federer où il s'est procuré quatre balles de match.
Du dur de l'O2 Arena, Wawrinka est passé à la terre ocre du stade Pierre-Mauroy, une surface censée avantager les Français. Mais "il ne faut pas oublier que Stan, jeune, s'est formé sur terre battue en allant s'entraîner en Espagne", souligne Marc Rosset , finaliste de la Coupe Davis 1992 avec la Suisse.
C'est d'ailleurs sur cette surface qu'il a remporté quatre de ses sept trophées en simple.