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Le capitaine Arnaud Clément sera-t-il encore aux commandes de l'équipe de France au premier tour de la Coupe Davis 2016 en mars? La question est posée après l'ouverture d'un audit interne par la Fédération française de tennis (FFT), qui n'a pas digéré la défaite en quart de finale contre la Grande-Bretagne.
L'Aixois, en poste depuis 2013, a affirmé qu'il était "toujours à la barre", sans cacher sa surprise devant le procédé. "Je comprends que des questions soient posées. Après, que ce processus soit mis en route, je le comprends moins", a-t-il dit dans une interview au journal L'Equipe de mardi.
En juillet, les Français s'étaient inclinés au Queen's face à un seul joueur, Andy Murray . L'Ecossais n'avait pour l'épauler que James Ward, 135e à l'ATP, et pour le double son frère Jamie, 15e mondial de cette spécialité. Clément avait à sa disposition trois joueurs du top 20, Jo-Wilfried Tsonga , Gilles Simon et Richard Gasquet , plus Nicolas Mahut pour le double. De quoi se poser la question de la pertinence de ses choix, alors qu'en l'absence des Espagnols, des Suisses et des Serbes, déjà éliminés, un boulevard pouvait s'ouvrir vers le Saladier d'argent, le premier depuis 2001.
Dans le détail, la non sélection de Gasquet pour le premier match contre Murray avait étonné car le Biterrois venait de jouer les demi-finales de Wimbledon. Dans le double, moment-clé du week-end, la paire Tsonga-Mahut avait paru mal assortie. Les décisions du capitaine n'avaient pas fait l'unanimité au sein même du groupe.
- 'Divergences d'opinion' -
"J'ai eu de vraies divergences d'opinion avec certains de ceux qui étaient à Londres", a reconnu Clément dans Le Parisien. "Nos entretiens ont été tendus. Je me devais de dire clairement les choses pour que ne pas que les erreurs se reproduisent."
Au moment de la succession de Guy Forget , la proximité avec les joueurs de Clément, 37 ans et retiré du circuit depuis seulement 2012, avait été considérée comme un gros atout.
Le fiasco de Londres venait six mois après un autre échec, en finale contre la Suisse, devant le public français à Lille, mal vécu lui aussi, même si cette fois les Bleus étaient inférieurs sur le papier à Roger Federer et Stanislas Wawrinka. La communication de Clément, ou plutôt son silence, à propos de l'état physique de Tsonga, touché à un bras, avait été maladroite.
Après la défaite, Yannick Noah avait mis les pieds dans le plat en estimant que les joueurs n'avaient "pas donné le meilleur d'eux-mêmes", avant de se dire prêt à reprendre les rênes si l'ensemble des sélectionnés le soutenaient.
- Des décisions après l'US Open -
Ces polémiques ne peuvent masquer le gros handicap du tennis français en Coupe Davis: l'absence d'un joueur solidement installé dans le top 10, voire dans le top 5, et capable de glaner à coup sûr deux points en simple. Tous les vainqueurs récents ont pu profiter d'une telle locomotive: la Suisse avec Roger Federer (2014), la République tchèque avec Tomas Berdych (2013, 2012), l'Espagne avec Rafael Nadal (2011, 2009, 2008), la Serbie avec Novak Djokovic (2010).
C'était le rôle dévolu à Tsonga, mais le Manceau a été trop irrégulier (six défaites en 22 matches de Coupe Davis) et trop souvent blessé ou diminué pour pouvoir y répondre. Le futur capitaine, Clément ou un autre, n'aura pas de solution miracle à cette situation.
La FFT n'a pas donné de calendrier précis de l'audit, dont a été chargé le directeur technique national Arnaud Di Pasquale , mais son président Jean Gachassin avait déclaré la semaine dernière à Sud-Radio que "des décisions seraient prises après l'US Open", qui se termine dimanche à New York.