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Les Français ont encore échoué en Coupe Davis, vaincus par la Grande-Bretagne de l'infatigable Andy Murray qui a remporté presque à lui seul ce quart de finale conclu par un succès renversant face à Gilles Simon , dimanche au Queen's.
Le N.3 mondial, qui semblait au bord de la rupture, a fait parler ses ressources de joueur de haut niveau pour renverser une situation mal engagée (4-6, 7-6 (7/5), 6-3, 6-0) et qualifier son équipe pour les demi-finales pour la première fois depuis 1981.
Finalistes en 2014, les Bleus ont eux vu une nouvelle fois vu leur rêve de conquête d'un dixième Saladier d'argent leur passer sous le nez.
Ce cru 2015 semblait pourtant propice avec la rétrogradation en deuxième division de l'Espagne de Rafael Nadal , ainsi que les éliminations de la Suisse, tenante du titre, dès le premier tour, et de la Serbie qui, sans Novak Djokovic , a été éliminée en Argentine.
Mais la génération Tsonga-Gasquet-Simon, toujours pas titrée dans cette compétition, a encore montré ses limites face à l'un des tout meilleurs joueurs de la planète, après avoir buté sur Djokovic en finale en 2010, Nadal en demie en 2011, puis Federer et Wawrinka l'an passé.
Murray, touché par sa défaite en demi-finale de Wimbledon contre Federer, a formidablement rebondi ce week-end en réalisant une performance presque herculéenne.
Après 5h25 de combat sur deux jours, contre Tsonga en simple vendredi, puis en double samedi avec son frère Jamie, le lauréat de Wimbledon 2013 s'est offert un troisième succès en trois jours en bataillant pendant... 3h26 de plus !
"Il a été costaud du vendredi au dimanche alors qu'il n'avait pas le droit à l'erreur. Il a montré, encore une fois, à quel point il est un grand champion", a souligné le capitaine Arnaud Clément, abattu par cette élimination précoce.
"Elle fait très mal à titre personnel et pour l'ensemble du groupe. Il y avait beaucoup d'espérance cette année. Et c'est encore un échec", a constaté, dépité, le patron des Bleus, qui s'est privé de Richard Gasquet , arrivé "fatigué" au Queen's après sa demi-finale à Wimbledon.
On ne saura jamais si le Biterrois, prévu pour l'éventuel dernier simple contre James Ward, aurait pu changer quoi que ce soit au résultat. Préféré à Gasquet face à Murray, Simon avait fait bonne impression vendredi lors du premier simple en balayant Ward, 89e mondial (6-4, 6-4, 6-1).
- Murray dans tous ses états -
Dimanche, il a fait vaciller Murray pendant deux heures durant lesquelles il s'est procuré une balle de 5-2 dans la deuxième manche et a mené 4-1 dans le tie-break.
Auteur d'une avalanche de fautes directes (51), le N.3 mondial a longtemps pesté contre lui-même avant de se transcender. Il s'est même agenouillé de dépit dans le deuxième set (à 3-4) à la suite d'un long échange remporté par Simon.
Et il n'a pas toujours eu une attitude très fair play non plus. Son amortie tentée et réussie, alors que Simon revenait sur le court après s'être fait soigner le genou droit, lui a valu quelques sifflets... vite étouffés par les acclamations britanniques.
- Rebondir -
Mais, dans les moments importants et malgré la fatigue, Murray a trouvé le supplément d'âme pour faire la différence dans son jardin du Queen's, qui l'a fait roi à quatre reprises. Avec ses "boys", il recevra l'Australie du 18-20 septembre pour une place en finale.
Que manque-t-il à l'équipe de France pour aller au bout ? "Etre plus forte, tout simplement. On a beau être de très bons joueurs et mettre toute notre volonté, tout notre coeur, la hiérarchie est dure à bouleverser", analyse Simon.
"La plupart du temps, il nous manque toujours un petit quelque chose", souligne Clément. "Il faudra vite rebondir et réfléchir à comment progresser, comment être un groupe plus performant," conclut-t-il.
Vaste chantier.